fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • LNC | Crée le 21.02.2024 à 15h18 | Mis à jour le 07.05.2024 à 11h55
    Imprimer
    Le lait était le plus souvent tiré la nuit ou très tôt le matin. Il était ainsi livré à domicile, en même temps que la viande et le pain. Photo DR
    Voici deux siècles, vaches et chèvres paissaient au cœur de Nouméa. Plusieurs familles calédoniennes comme les Magnin, Folgiani, Vergès, Tonnelier, Lafleur et autres Schmidt assuraient la production qui servait à fabriquer beurre, crème ou fromage blanc.

    Tuband, en 2006, évoque un paisible lotissement récemment construit, peuplé de toits rouge brique. Ses habitants n’imaginent sans doute pas qu’en 1800, un dénommé Tuband élevait des vaches sur le domaine. Ses collègues éleveurs ? Magnin, à l’Anse-Vata. Fogliani, dont les vaches paissaient à proximité du marais plus tard remblayé, actuel emplacement du stade Pentecost et de la salle Omnisport. Tonnelier, qui produisait, lui, du lait à Magenta. Lafleur élevait des bovins à l’Artillerie, bien avant la construction du stade. Sa laiterie occupait le carrefour avant la station Total des Lycées. Schmidt élevait des vaches sur l’île Sainte-Marie. Lui habitait le quartier du même nom, près de la Vallée-des-Colons. Chaque jour, il traversait la baie en bateau pour traire les vaches et ramener le lait frais sur Nouméa.


    Éleveur en périphérie

    Michel Vergès exploitait une ferme à l’île Nou. Son gendre, Henri Léoni, a repris la ferme de son beau-père. Il fournissait le lait à l’hôpital Gaston-Bourret et à la pension des Petites Sœurs des pauvres. En périphérie de la ville aussi, les producteurs étaient légion. Ulm et Ohlen, au 6e Km, Fayard et Chabert respectivement dans la plaine de Dumbéa et vers Nondoué, Daly à Naniouni, entre Païta et Tiaré…

    Quincaillier le jour, éleveur la nuit

    Par la suite, d’autres producteurs eurent une clientèle régulière. Sur Nouméa, Santino et Gervy à Magenta/Portes de Fer, Perraud au Port-Despointes, près des terrains de sport de l’Olympique. Au Pont-des-Français, Limousin développera une ferme réputée avec des " Jersey ". Vers Yahoué, Jean-Baptiste Chérubini produisait également du la frais. Employé comme quincaillier au Établissements Ballande, il commençait une deuxième journée en rentrant chez lui. Il fallait couper l’herbe pour les vaches et se lever à trois heures pour la traite.

    Faire bouillir pour conserver

    Car le lait était le plus souvent tiré la nuit ou très tôt le matin. Il était ainsi livré à domicile, en même temps que la viande et le pain avant le lever du jour et le début des chaleurs. A l’époque, pas de réfrigérateur. Il n’était donc pas rare que le lait " tourne ". D’où la nécessité d’une livraison rapide, pour que les consommateurs puissent le faire bouillir et le conserver.

    Les Nouméens avaient aussi la possibilité de s’approvisionner en lait de chèvre. Mme Beaury en produisait à la Pointe Chaleix, M. Doudoute à la Montagne-Coupée, Joseph Datchalamamoutry au Faubourg-Blanchot, à l’emplacement actuel de l’école Paul-Boyer. On pourrait citer également MM. Ali, à la Vallée-des-Colons, et Neugy, aux Portes-de-Fer, tous deux éleveurs de caprins.

    Livraison à bicyclette

    Le lait était généralement livré aux particuliers mais des dépôts étaient effectués dans les petits commerces, comme chez M. Dalmayrac, au Centre-Ville, à l’angle des rues Jean-Jaurès et Austerlitz. Les clients venaient très tôt le matin se ravitailler en lait pour avoir le temps de le faire bouillir.


    Une fois livrés, les particuliers faisaient leur beurre à domicile, avec leur baratte. Photo DR

    Le lait était aussi livré par certains commerçants. On pouvait rencontrer Joseph Wamytan qui livrait le lait provenant de chez Chabert à bicyclette ! Sur le porte-bagages et sur le cadre, deux musettes doubles recevaient les bouteilles d’un litre.

    Toute une microéconomie, faite de bon sens et de débrouille, à usage domestique. Dans le même temps, se développe l’importation de beurre australien, acheminé par bateau, sous forme de meules de plusieurs kilos. Le début de la mondialisation en quelque sorte.

    Vachement drôle…

    Rodéo à Val-Plaisance

    Des soldats américains qui maîtrisaient l’art du rodéo ont eu l’idée d’enfermer un taureau dans un enclos au Val-Plaisance. Ils se sont adonnés à leurs activités favorites sous les regards émerveillés des enfants du pays.

    Cheval voleur

    On lisait, en 1959, dans la France Australe, un suspens à l’IFO concernant la disparition du pain tous les matins (le pain, la viande et le lait étaient distribués à domicile tôt le matin). Après enquête et surtout une veille, le voleur fut pris en flagrant délit, c’était un cheval blanc.

    Vaches acrobates

    Certaines vaches aventureuses profanaient une propriété privée, provoquant la colère du propriétaire. L’un d’entre eux a assuré qu’une vache avait l’habitude de triturer le linge mis à sécher sur les cordes. Un autre a porté plainte car il avait entendu une vache marcher sur le toit de sa maison. Le juge n’a pas manqué d’ironiser sur les qualités acrobatiques des bêtes.

    Note

    Cette série d’été est réalisée en collaboration avec l’Association témoignage d’un passé.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS