"C’est une soirée historique. Historique pour le club, la ville, les joueurs. Il faut apprécier ce moment comme il se doit. C’est un moment dont on se souviendra très longtemps", pouvait jubiler l’entraîneur Carles Martinez après la victoire de Toulouse contre Liverpool, vendredi matin.

Les supporters toulousains, deux semaines après la gifle reçue à Anfield (5-1) chez l’actuel troisième du championnat anglais, monument du football européen, osaient à peine croire à un exploit.

"Sur un malentendu, ça peut marcher", avaient-ils plaisanté sur un tifo déployé avant le coup d’envoi, dans une référence pleine d’autodérision aux Bronzés font du ski.

Leur TFC a finalement eu plus de réussite que Jean-Claude Dusse, le dragueur malheureux du film : il a "conclu" à trois reprises et s’est hissé dans la légende du club à la hauteur des vainqueurs du Naples de Maradona en 1986.

Le "malentendu" a commencé à prendre forme lorsque l’attaquant norvégien Aron Donnum a inscrit d’une frappe légèrement déviée son premier but sous les couleurs toulousaines (1-0, 36^e) après avoir chipé le ballon au latéral grec Kostas Tsimikas.

La Var sauve Toulouse

La récompense d’un niveau d’engagement supérieur après que les Reds ont manqué l’ouverture du score sur une tête de leur capitaine Joe Gomez sur la transversale (4^e).

Jürgen Klopp a fait rentrer la cavalerie juste après la mi-temps avec Mohamed Salah, Trent Alexander-Arnold et Dominik Szoboszlai, mais les Toulousains, poussés par leur public, ont continué à dominer.

Le Chilien Gabriel Suazo a manqué le but du break (47^e), refusé au Néerlandais Thijs Dallinga quelques minutes plus tard pour une légère faute avant qu’il ne se venge sur un bel enchaînement (2-0, 58^e).

Imparable ! Sans regarder le but, Thijs place le cuir au meilleur endroit

Clinique ! pic.twitter.com/lrbmNn4eAX

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Le "Téfécé" s’est vu refuser un autre but, de Donnum (66^e), pour un hors-jeu, et il l’a sûrement regretté quand les Anglais ont réduit le score sur un but contre son camp du malheureux Cristian Casseres (74^e).

Le rentrant Frank Magri (76^e) a alors eu la bonne idée de redonner un peu d’air aux siens, qui ont tout de même fini le match en apnée après une nouvelle réduction du score, de Diogo Jota (88^e).

Jarell Quansah a cru égaliser tout au bout des sept minutes de temps additionnel, mais son but a été invalidé après un recours à l’arbitrage vidéo pour une main de son coéquipier Alexis Mac Allister au tout début de l’action.

Record d’affluence

"Nous aurions déjà été contents avec un match nul, mais nous avons commis trop d’erreurs et Toulouse a bien joué le coup", a reconnu Jurgen Klopp.

Ses Reds, qui n’avaient perdu qu’un seul match cette saison jusqu’ici toutes compétitions confondues, conservent malgré tout les commandes du groupe E avec 9 points.

Seule bonne nouvelle pour Liverpool, sur un plan extra-sportif, le père de Luis Diaz, enlevé fin octobre en Colombie par la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN), a été libéré peu avant le début de la rencontre à laquelle participait l’ailier, forcément soulagé.

Une communion historique

Vous, vous êtes le TéFéCé ! #DeboutToujours pic.twitter.com/j3XeqfSNpt

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Toulouse suit à deux longueurs et pourrait assurer la deuxième place lors de la prochaine journée le 30 novembre, de nouveau à domicile, en cas de succès sur les Belges de l’Union Saint-Gilloise, sèchement battus à Linz (3-0) vendredi matin.

Cette belle soirée européenne, vécue devant 32 026 personnes (dont 1 200 Anglais), un record d’affluence au Stadium depuis sa rénovation pour l’Euro 2016, aura fait oublier aux Toulousains leur mauvaise passe actuelle en championnat.

Ils vont vite devoir revenir à l’ordinaire et ça ne sera pas simple avec deux déplacements à Lille et chez l’actuel leader de L1, Nice. Mais sur un malentendu…

Marseille et Rennes s’imposent

Alors que le football français restait sur une pâle semaine après les défaites du PSG et Lens en Ligue des champions, il a repris des couleurs vendredi, grâce à la victoire de Toulouse, mais aussi au nouveau succès des Rennais contre le Panathinaïkos (3-1).

Les Rennais ont marqué dès la neuvième minute, bien aidés par la boulette du gardien Alberto Brignoli qui a laissé le ballon filer entre ses jambes.

À 10 contre 11 pendant près d’une heure, les Rennais s’imposent au mental face au Panathinaïkós !#SRFCPAO 3-1 pic.twitter.com/8aNLgLDgTp

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Réduits à 10 à la 33^e minute de jeu, et l’exclusion de Jeanuël Belocian pour un tirage de maillot dans sa surface, ils ont été rejoints sur pénalty, transformé par Fotis Ioannidis.

Mais Bruno Genesio, dont le groupe a "montré un visage qu'(il) aime", a été récompensé de ses changements puisque Ibrahim Salah et Ludovic Blas, entrés en seconde période, ont ensuite rapidement marqué pour les Rennais (65^e et 70^e).

Avec neuf points, les coéquipiers de Benjamin Bourigeaud prennent le large dans le groupe F devant Villareal (6 pts) qui a décroché la victoire contre le Maccabi Haïfa (2-1) à l’extérieur.

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Marseille, qui cale en championnat, a encore profité de la coupe d’Europe pour se rassurer avec sa victoire chez l’AEK Athènes (2-0). Des buts de Chancel Mbemba et de Ismaïla Sarr ont permis aux Marseillais d’enregistrer un second succès d’affilée en Ligue Europa et d’occuper la tête du groupe B (8 pts) devant Brighton, tombeur de l’Ajax (2-0).

Lille calle

Dans les autres rencontres de la soirée, l’AS Rome a laissé sa place de leader du groupe G au Slavia Prague, qui s’est imposé face aux Romains 2-0.

Le Bayer Leverkusen, premier du groupe H, l’a emporté en fin de rencontre contre Karabagh 1-0 et assuré sa qualification en huitièmes.

En Ligue Europa Conférence, Lille, malgré son match nul (1-1) contre le Slovan Bratislava reste encore maître de son destin et leader de son groupe avec huit points.