Alors qu’une "Marche pour la liberté" est organisée samedi par un collectif regroupant Corail vivant terre des Hommes, Tokoni Ki Uvea Mo Futuna, l’association de Hihifo, et Ensemble Pour La Planète, l’utilisation d’un visuel portant l’étoile jaune, fait vivement réagir Elie Poigoune, le président de la Ligue des droits de l’homme en Nouvelle-Calédonie.

"Avec quelques dizaines de cas et aucun décès en treize mois, la Nouvelle-Calédonie a plutôt bien résisté dans l’ensemble aux dégâts et aux décès provoqués par la Covid-19. Il faut déplorer qu’en dépit d’un constat disant le dévouement extrême des soignants et le recul préalable à certaines décisions, des autorités, diverses structures et associations, ne résisteraient peut-être pas, en revanche, aux rapprochements ignobles déversés par les réseaux dits " sociaux ".

"La banalisation extrême des crimes contre l’humanité perpétrés par le régime nazi amène des personnes hostiles à la vaccination contre la Covid-19 à se comparer aux Juifs exterminés parce qu’ils étaient Juifs, et à dénoncer les démocraties comme génocidaires ! Les débats non tranchés à ce jour à propos de "pass vaccinal " ou " d’obligation vaccinale " méritent autre chose que des amalgames qui pétrifient de honte les citoyennes et les citoyens

"En Nouvelle-Calédonie aussi, " l’étoile jaune " deviendrait désormais, selon plusieurs associations et structures qui tardent à démentir une manipulation qui les aurait visées, le symbole de l’anéantissement promis aux " sans-vaccin " ? Quelle offense pour les Juifs qui ont survécu et pour leurs descendants, quel irrespect pour 6 millions de Juifs exterminés dans des conditions atroces entre toutes !

"Pour les victimes et pour les survivants, pour Primo Levi, pour Robert Antelme, pour Simone Veil et son amie d’une vie, morte récemment et rencontrée à Auschwitz-Birkenau, pour Elie Wiesel ou pour David Rousset, pour ceux qui sont revenus de l’horreur et l’ont écrite, pour Edmond Chartier, déporté, résistant qui jusqu’à sa mort en 2013, n’a eu de cesse d’expliquer aux lycéens et aux lycéennes de Nouvelle-Calédonie l’abomination, afin que nul n’oublie, la LDH NC dénonce l’utilisation dévoyée d’une telle tragédie."