- avec AFP | Crée le 03.03.2022 à 10h00 | Mis à jour le 03.03.2022 à 10h25ImprimerPhoto d’Yvan Colonna prise le 4 juillet 2003 après son arrestation en Corse pour l’assassinat du préfet Erignac. - [ARCHIVES/AFP/Archives]Le militant indépendantiste corse Yvan Colonna, condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998, se trouvait mercredi 2 mars entre la vie et la mort après son agression, dans la prison d’Arles par un codétenu condamné pour terrorisme.
Yvan Colonna a été victime "d’une strangulation à main nue, puis d’un étouffement", a indiqué le procureur de Tarascon, Laurent Gumbau. Les faits se sont déroulés dans la matinée, mercredi 2 mars, alors que le militant indépendantiste corse, condamné pour l’assassinat du préfet Claude Erignac, faisait de la musculation. Un détenu, pour des raisons encore inconnues, l’a agressé.
Après avoir été hospitalisé à Arles (Bouches-du-Rhône), le sexagénaire a été transféré à Marseille où il était en coma post-anoxique, un type de coma consécutif à une privation d’oxygène dans le cerveau, selon le procureur. "L’agresseur supposé, lui-même détenu, assurait un service d’entretien en qualité d’auxiliaire d’étage au moment des faits", a-t-il précisé.
L’homme purgeait une peine de neuf années d’emprisonnement du chef d'"association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un acte de terrorisme". Selon deux sources proches du dossier, il s’agit de Franck Elong Abé, un "jihadiste" camerounais de 36 ans, interpellé en Afghanistan en 2012 par les Américains avant d’être remis à la France en 2014.
Colère en Corse
Yvan Colonna a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour l’assassinat du préfet Claude Erignac en 1998. Un des avocats du berger et militant, Me Sylvain Cormier, a jugé "ahurissant" qu’alors que son client "est l’un des détenus les plus surveillés de France de par son statut […] qui l’empêche d’être rapproché de ses proches en Corse, l’administration pénitentiaire se soit révélée incapable d’assurer sa protection élémentaire".
Le président du conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni a estimé que l’État porte "une responsabilité accablante" dans cette agression, lors d’un rassemblement de plusieurs centaines de personnes, mercredi soir à Ajaccio.
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