
Comme son nom l’indique, il s’agit d’un comparateur de prix, piloté par la DAE (Direction des affaires économiques) du gouvernement. Elle permet donc de comparer l’ensemble des prix d’un même produit, du moins cher au plus cher, en fonction des enseignes. Lancée officiellement le 31 juillet, elle est téléchargeable sur toutes les plateformes.
L’ensemble des commerces du pays, de l’hypermarché de Nouméa jusqu’à la petite alimentation en tribu, sont répertoriés. Mais toutes les enseignes n’ont pas les mêmes contraintes. En ce qui concerne les surfaces commerciales de plus de 350m², tous les prix doivent être communiqués chaque semaine à la DAE. Dans les autres magasins, les prix des produits sont collectés manuellement par les agents de la DAE, une fois par trimestre. Il est donc probable que les erreurs de tarif soient plus récurrentes entre les prix répertoriés sur l’appli et ceux affichés en rayon dans les petites enseignes.
Ce n’est pas obligatoire pour utiliser l’appli. En revanche, la création du compte (en indiquant son mail) permettra à l’utilisateur de sauvegarder ses préférences, de créer son panier de courses, d’enregistrer ses rayons et ses produits favoris, etc.
L’appli vous permet d’être géolocalisé en temps réel. En activant cette fonctionnalité, le consommateur aura accès à tous les résultats de produits recherchés, classés par prix, dans un rayon donné de 1, 5, 10 ou 20 km autour de chez lui. Mais là encore, la géolocalisation n’est pas obligatoire pour utiliser Prix.nc. La recherche peut se faire sur l’ensemble du pays ou en sélectionnant une ou plusieurs communes.
Il suffit de taper le nom et/ou la marque de son produit dans le moteur de recherche. Le consommateur peut également inscrire une gamme d’articles, mais sans indications précises, par rayon ou catégorie, comme des pâtes, un jus de fruit, du lait, etc.
Une recherche par scan est également proposée. Il suffit alors de scanner le code-barres de son article pour voir s’afficher les prix les plus intéressants proposés, enseigne par enseigne.
Autre nouveauté enfin : l’algorithme de l’appli propose au consommateur des produits alternatifs moins chers, de la même variété, mais pas de la même marque.
Le consommateur peut composer un panier, en y ajoutant les produits qu’il a au préalable recherchés. Une fois sa sélection terminée, l’utilisateur pourra comparer le prix de ce panier de courses dans chaque enseigne pour identifier quel commerce est globalement moins cher.
Au total, plus de 80 000 produits sont répertoriés. Toutes les gammes et catégories sont concernées : animalerie, boisson, boucherie, charcuterie, crémerie, fruits et légumes, épicerie sucrée et salée, électroménager, entretien et nettoyage, jardinage et bricolage, jeux, maison et décoration, multimédia, papeterie, etc.
Le Nutri-Score est également affiché en dessous de chaque produit. Pour rappel, ce logo indique la qualité nutritionnelle des aliments avec des notes allant de A à E et un code couleurs variant du vert au rouge. "On a voulu ajouter un indicateur qualitatif car on met toujours en avant le prix, mais il est intéressant de savoir ce qui est plus ou moins bon pour la santé et de pouvoir également faire son choix selon ce critère, explique Laurent Tournache, chargé de mission à la DAE, qui espère ainsi davantage développer le Nutri-Score sur les produits locaux. Ce logo n’est pas présent partout. Certains industriels calédoniens jouent le jeu, d’autres non. Mais si l’application fonctionne bien et a une bonne audience, cela pourrait en pousser davantage à l’indiquer sur leurs emballages. "
C’est " la délation positive " que permet Prix.nc puisque le consommateur a la possibilité de signaler des anomalies constatées durant ses courses : une erreur de prix, un produit non disponible, etc. D’un simple clic, un message est envoyé à la DAE.
Aujourd'hui, on constate que l'inflation en Nouvelle-Calédonie continue de poursuivre son chemin, mais de façon moins importante qu'en Métropole ou dans les autres régions ultramarines. Sur le secteur alimentaire, on s'est aperçus que les prix ont continué d'augmenter durant les six premiers mois de cette année 2023, mais cette courbe s'infléchit par rapport à la Métropole où l'inflation est à 12,4 % alors que chez nous, elle est à 6,2 % depuis janvier. Autrement dit, ici, les prix continuent d'augmenter, mais moins vite qu'ailleurs.
La concurrence est le meilleur régulateur de marché, tout comme la transparence et l'audience. Le défi désormais, c'est vraiment que le consommateur s'approprie l'outil pour faire jouer la concurrence entre les enseignes et que le nombre d'utilisateurs soit suffisamment élevé pour que cette appli soit perçue comme importante et qu'elle les pousse à exercer la compétition par les prix de manière optimale, y compris dans les petits commerces.
Ce qui est sûr, c'est qu'un tel pouvoir n'avait encore jamais été mis entre les mains du consommateur qui devient vraiment acteur.
Le but n'est pas uniquement la répression. L'idée, à terme, c'est de pouvoir retourner ces signalements aux professionnels, notamment dans la grande distribution, pour qu'ils essaient d'améliorer leurs règles de gestion. Notre rôle est de maintenir cet équilibre entre le respect du pouvoir d'achat du consommateur et l'accompagnement de l'entreprise. La meilleure façon de lutter contre la vie chère c'est quand une société crée un emploi. On n'est pas là pour mettre en difficulté les entreprises surtout dans le contexte actuel. Si on peut les aider à mettre en place les mesures correctives, on aura tous à y gagner.