
"Nous avons clairement des efforts à faire en mathématiques", souligne Isabelle Champmoreau, vice-présidente du gouvernement chargée de l’enseignement. Alors que les études démontrent un retard en Nouvelle-Calédonie dans la maîtrise de cette matière fondamentale, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie et le vice-rectorat font de "l’innumérisme" une priorité de l’année scolaire 2024. Même volonté pour le français. Des sessions de formation des enseignants seront menées tout au long de l’année pour les doter d’outils pédagogiques pour mieux enseigner ces deux disciplines. Autre axe de travail : améliorer la liaison entre l’école et le collège. Cela passera notamment par la "lutte contre les inégalités territoriales", expose Didier Vin-Datiche, vice-recteur. "Nous allons développer des contrats locaux d’accompagnement" afin d’allouer des moyens supplémentaires aux collèges les plus isolés et permettre un meilleur suivi de l’élève. Le vice-recteur a ainsi évoqué l’exemple de Houaïlou, où un "territoire éducatif" a été mis en place, consistant à mobiliser "tous les partenaires scolaires et extra-scolaires" dans l’élaboration d’un projet cohérent pour l’élève jusqu’à ses 18 ans.
Les résultats du baccalauréat sont en nette progression "et on s’en réjouit", note Isabelle Champmoreau. En 2023, 93,8 % des candidats l’ont obtenu, presque un point de plus en un an. Toutefois, ces chiffres cachent de fortes disparités, d’abord entre les genres, les filles "réussissant bien mieux" leur scolarité que les garçons, mais aussi entre les voies : le taux de réussite au baccalauréat professionnel est tombé à 68 %, trois points de moins qu’en 2022. La conséquence de nombreux "décrochages scolaires" d’élèves en cours d’année et en particulier "quelques jours avant les épreuves, alors qu’ils ont suivi entièrement l’année scolaire", dévoile Didier Vin-Datiche. La lutte contre ce phénomène de décrochage passera par la poursuite des actions censées rendre "sécurisants et rassurants" les établissements scolaires. La démarche "Aller bien pour mieux apprendre (Abma)" y contribue, en agissant sur "l’amélioration du climat scolaire et la prise en compte de la santé des élèves".
Les mesures pour mettre un terme au décrochage scolaire répondent également à un autre enjeu : la lutte contre le harcèlement. "L’objectif est clair : que tous les collèges publics soient dotés, d’ici la fin de l’année, d’un protocole de lutte contre le harcèlement scolaire", déclenché pour le traitement de situations de harcèlement, annonce le vice-recteur. Le temps de mener des sessions de formation de l’ensemble des personnels de l’éducation.
En cette année de Jeux Olympiques organisés à Paris, le gouvernement entend rappeler l’importance d’une activité physique régulière aux jeunes Calédoniens. "C’est aussi une question de santé scolaire", souligne Isabelle Champmoreau. Ainsi, en plus des cours d’éducation physique et sportive, "la pratique d’activités physiques quotidiennes à hauteur de 30 minutes par jour sera encouragée", indique la vice-présidente du gouvernement. Par ailleurs, une partie des recettes issues de la taxe sur les produits sucrés, récemment votée, seront allouées au budget de l’éducation afin d’améliorer la santé à l’école.