
Covid, inflation et guerre en Ukraine, référendums et incertitude institutionnelle, risque requins, "exode" de population "à un rythme inédit", menaces autour de l’avenir de la filière nickel… En cinq ans, la CCI (Chambre de commerce et d'industrie) a dû faire face à un "nombre hallucinant" de crises. Alors que la mandature du bureau actuel s’achève à la fin de l’année, c’est dans ce contexte que les élus de la chambre consulaire dressent le bilan de leur activité, estimant avoir rempli 70 % de leurs objectifs initiaux (qui comprenaient une liste de 36 propositions).
"Dans ce contexte très particulier, ce résultat est plus que satisfaisant car la CCI est aujourd’hui une institution reconnue de la société civile, des Calédoniens et du monde politique et institutionnel, estime son président David Guyenne. Face à toutes ces crises, la CCI a fait bloc pour aider et protéger les entreprises et les Calédoniens dans une démarche citoyenne, tous les élus étant des bénévoles. C’est une vraie fierté. La CCI a eu un rôle de proximité pour prendre en compte les anxiétés et les préoccupations des entreprises, mais elle a aussi tenu à prendre un peu de hauteur pour tourner la Nouvelle-Calédonie vers des trajectoires à potentiel pour voir comment on arrive, à travers le tourisme, l’export, etc., à devenir un pays plus résilient et un peu moins dépendant d’une mono activité économique liée au nickel."
Alors que le Caillou est justement confronté à une crise de l’industrie minière sans précédent, les équipes de la CCI, qui se sont déjà prononcées en faveur du pacte du nickel, auront à cœur d’accompagner les salariés jusqu’au bout de leur mandature.
"Il faut d’abord s’occuper des mesures d’urgence pour suivre tous ces employés qui souffrent afin de sauver leur patrimoine, leur famille, mais aussi leur entreprise, insiste David Guyenne. Et quand ce n’est pas possible, il faut pouvoir accompagner cette détresse humaine mais surtout analyser les forces et les compétences de ces personnes pour, à moyen terme, les orienter vers d’autres secteurs. Ce sont souvent des compétences d’excellence qui peuvent être réinvesties dans d’autres secteurs industriels, comme la maintenance, le maritime, c’est-à-dire des secteurs, qui demain, porteront la Nouvelle-Calédonie."
Face à ces nouveaux défis, et alors qu’il "reste beaucoup à faire" notamment les 30 % de son programme non réalisé, David Guyenne annonce déjà qu’il sera candidat à sa propre succession, aux prochaines élections qui se dérouleront le 5 décembre prochain et à laquelle près de 13 500 chefs d’entreprise seront appelés voter.
Et les arguments de campagne de l’équipe en place sont déjà bien ficelés : "Nous porterons le même message qu’il y a cinq ans : une chambre pour tous et avec tous. À travers la CCI, c’est bien la société civile qui trouve son sens et participe activement à la construction de l’avenir calédonien, plus entrepreneurial et moins administré, estime son président. Notre souhait, c’est de continuer à faire peser le monde économique de sorte qu’il ait sa place dans les discussions autour de l’avenir institutionnel, dans le modèle, à la fois économique et sociétal, que la Nouvelle-Calédonie va devoir porter dans le futur. Le monde économique a besoin de stabilité et nous sommes légitimes dans la mesure où notre équipe a su montrer que nous étions des citoyens engagés et que la CCI est une institution qui porte des messages différents et essentiels à la construction de ce pays."