
Munies de banderoles, elles n’hésitent pas à se mobiliser sur les passages piétons de la rue Gallieni dès que le feu passe au rouge pour interpeller les Calédoniens. Le syndicat des sages-femmes, le Conseil de l’ordre, la Fédé et l’UT CFE-CGC sont ainsi mobilisés devant le gouvernement depuis ce lundi matin pour dénoncer la dégradation continue de leurs conditions de travail, en raison notamment d’un manque de personnel. En témoigne le Médipôle, où la quarantaine de sages-femmes qui y travaillent ont cumulé plus de 5 500 heures supplémentaires non payées pour couvrir ces difficultés de recrutement.
Pour les syndicats mobilisés, la faible attractivité du secteur est clairement liée à une rémunération trop faible, dont la grille tarifaire n’a pas évolué depuis 2007. Cette mobilisation vise donc à demander des mesures immédiates au gouvernement afin de "préserver notre profession" et mettre fin à "l’exode de ce personnel qualifié".
Une délégation a été reçue ce lundi matin par les membres du gouvernement Yannick Slamet et Vaimu’a Muliava. Un entretien dont est ressorti "déçu et frustré" ce personnel médical.
"On nous a clairement dit que tant que rien n’est voté par les élus du Congrès au sujet du Ruamm, le gouvernement ne pourrait rien faire pour nous, regrette Valérie Lescroart, présidente du Syndicat des sages-femmes de Nouvelle-Calédonie. On nous a juste proposé un calendrier de travail dans quinze jours, mais on ne sait même pas si cela aboutira à quelque chose. On n’est pas plus avancées et on se sent à la fois excédées et épuisées, notamment de ne pas avoir de perspectives. On réfléchit actuellement pour demander un rendez-vous en urgence au Congrès."