
"Nous dénonçons l’irresponsabilité de l’État et nous le tenons pour responsable des pertes de vies humaines, des exactions et des saccages du tissu économique du pays, accuse la CCAT, dans un communiqué diffusé ce vendredi. Nos jeunes qui sont mobilisés sur le terrain sont traités injustement de délinquants par l’État et des responsables politiques alors même qu’ils défendent leur dignité."
La Cellule de coordination de terrain, fondée par des cadres de l’Union calédonienne, est accusée d’être responsable des émeutes qui frappent l’agglomération ces derniers jours. Jeudi soir, dans une interview télévisée donnée à France 2, le ministre de l’Intérieur et des Outre-mer l’a dépeinte comme une organisation "mafieuse, violente" et qui commet "des pillages, des meurtres".
À l’inverse, la CCAT dit lutter pour une "cause noble", soit "l’attachement à notre terre". "Nos mobilisations ont été massives, nos mobilisations ont été pacifiques et elles nous ont effectivement permis de penser que les parlementaires français seraient sensibles à ces voix et ces cœurs qui se sont unis et ont clamé leur peur de l’aliénation du peuple kanak. Ça n’a pas été le cas", déplore la cellule, qui voit dans les émeutes en cours "la démonstration de la désillusion" de la jeunesse.
Elle implore désormais à tous de "respecter le temps du deuil" pour les gendarmes morts et les "jeunes assassinés par les milices cautionnées par l’État et les responsables non-indépendantistes". La cellule de coordination des actions de terrain réitère l’objectif de "défendre le corps électoral, un pilier de notre combat, pour l’accession à notre pleine souveraineté". "Le discours de la CCAT ne doit pas être dévoyé, il a porté la voix du peuple kanak qui, depuis la tenue du troisième référendum du 12 décembre 2021, subit de plein fouet la partialité de l’État français."