
"Aller vers" l’autre. Voilà un credo d’autant plus précieux à mettre en pratique dans une période où la population calédonienne se divise, si ce n’est se déchire. Initialement déployé en Brousse, le bus itinérant "Aller vers" piloté par la Croix-Rouge et le gouvernement, destiné à apporter de l’aide aux victimes de violences, s’adapte et revoit ses missions, crise oblige.
En raison des difficultés actuelles pour se déplacer et être hébergée, l’équipe a recentré son travail dans Nouméa et son agglomération où une demi-journée de permanence est assurée chaque jour dans les différents secteurs.
"Ces dernières semaines, de nouveaux besoins sont apparus dans le Grand Nouméa auprès de publics qui, auparavant, n’étaient pas isolés, mais sont désormais privés de moyens de transport, d’emploi, etc., explique Laurent, le coordinateur. Pour mener à bien nos missions, nous sommes d’abord en lien avec les gens qui sont derrière les barricades et les barrages. L’objectif, c’est d’établir un diagnostic des besoins, quartier par quartier, ainsi que de faire les connexions avec d’autres services. C’est pourquoi, nous venons avec des professionnels, notamment de la santé mentale, ce qui permet par exemple d’aborder la gestion du stress, la manière de parler de cette crise aux enfants, etc. Nous avons un volet social et psychologique".
L’équipe de ce dispositif itinérant invite ainsi les habitants des différents quartiers de l’agglomération à se faire connaître "s’ils en ressentent le besoin".