
Ce jeudi 19 septembre, deux personnes domiciliées à la tribu de Saint Louis, au Mont-Dore, sont décédées lors d’un affrontement avec les forces de l’ordre, entre 4h30 et 5 heures.
Le procureur indique que les faits se sont déroulés dans le cadre d’une opération judiciaire visant à interpeller plusieurs auteurs présumés de vols avec arme (56 faits de car-jacking constatés depuis le mois de mai) et de tentative de meurtre sur les gendarmes mobiles sécurisant la RP1 bordant la tribu (près de 300 tirs constatés au cours des derniers mois). Le dispositif, coordonné entre le groupe d’intervention de la gendarmerie nationale et les gendarmes mobiles, a été déployé dans le secteur du Prieuré, à Saint-Louis.
Selon Yves Dupas, il ressort des toutes premières investigations, que lors de la manœuvre opérée au moyen de véhicules blindés sur la route provinciale dans leurs missions de sécurisation, les gendarmes mobiles auraient été visés par plusieurs coups de feu.
"Suite à la phase d’infiltration réussie au niveau de l’église et du couvent, il était constaté la présence de trois à cinq individus au visage dissimulé et porteurs de fusils, se situant dans la forêt au sud-est de l’église", indique le procureur de la République.
Dans ce contexte d’affrontement, un gendarme du groupe d’intervention de la gendarmerie nationale a tiré deux coups de feu, alors qu’un véhicule blindé se trouvait en approche et que des gendarmes en mission d’observation auraient été directement menacés par le groupe d’individus armés.
Le premier tir du gendarme a touché un homme âgé de 30 ans, positionné comme tireur isolé, qui a été blessé au niveau du flanc droit. Le deuxième tir a atteint un homme de 29 ans, touché au niveau du thorax.
Les personnes blessées sont parvenues à prendre la fuite, et les gendarmes ont découvert sur les lieux, trois armes longues de type carabine ou fusil de chasse de gros calibre, à savoir une première arme équipée d’une lunette et d’un silencieux, une seconde équipée d’une lunette, chambrée d’une munition percutée, et la dernière comprenant une munition percutée, "l’une de ces armes étant encore chaude lors de la saisie", précise Yves Dupas.
La première personne blessée a été déposée par un véhicule 4X4 au niveau du verrou nord de la tribu, où elle a alors reçu les premiers soins d’urgence par le médecin de la gendarmerie. Elle décédera lors de son arrivée au Médipôle.
Le second blessé est décédé alors qu’il se trouvait encore dans la tribu, son corps ayant été remis aux équipes de secours au niveau du verrou nord, indique le parquet qui a ordonné l’ouverture de deux enquêtes.
L’une confiée à la section de recherches de Nouméa pour tentative de meurtre sur personne dépositaire de l’autorité publique en bande organisée concernant les tirs visant les gendarmes, lors de cette phase de reconnaissance
La seconde, par la saisine du bureau des enquêtes judiciaires de l’inspection générale de la gendarmerie nationale, pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner portant sur l’usage des armes par le gendarme du GIGN et la mort consécutive des deux personnes recherchées. Dans le cadre de cette seconde procédure, une autopsie a été ordonnée par le procureur de la République ainsi qu’un examen scannographique des deux victimes.
"Je précise que les deux personnes décédées faisaient l’objet d’un mandat de recherches en date des 18 et 29 juillet 2024, parmi un total de 13 personnes mises en cause, recherchées et localisées à la tribu de Saint Louis", poursuit Yves Dupas, qui "suite à un entretien avec les autorités coutumières de la tribu de Saint-Louis, la semaine dernière, a fait remettre aux auteurs présumés des convocations à la chefferie, "afin de tenter d’obtenir leur présentation spontanée à la gendarmerie." Une voie de médiation qui s’est révélée infructueuse.
"J’ajoute enfin, qu’à ce stade de l’enquête, le parquet tient à démentir une information diffusée sur les réseaux sociaux concernant un enfant qui aurait été blessé au cours de cet affrontement avec les forces de l’ordre", conclut Yves Dupas.