
C’est le premier "objectif stratégique" du plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (S2R), sur lequel le gouvernement travaille depuis juillet et qui fait l’objet actuellement d’une conférence économique, ouverte par Louis Mapou et le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, jeudi 17 octobre au centre culturel Tjibaou. Pour garantir aux Calédoniens un pouvoir d’achat "décent", l’exécutif envisage dans un premier temps la prolongation du chômage partiel lié aux exactions jusqu’à "mi 2025". Le ministre des Outre-mer a pour l’instant annoncé que l’État continuera de la financer jusqu’en décembre.
Même prolongation souhaitée pour le Fonds de solidarité de l’État (FSE), destinée aux entreprises touchées par la crise, que le gouvernement calédonien aimerait étendre aux associations. Sur le plus long terme, le plan S2R suggère une augmentation des salaires par la baisse du coût du travail, une baisse des droits de douane, l’instauration d’un chèque transport ou encore la fin des "STOP" à l’importation.
Pour faire de la Nouvelle-Calédonie un territoire attractif, le plan S2R envisage une refonte complète du système fiscal calédonien. Plusieurs objectifs sont ainsi visés : "avoir un rendement suffisant, être efficace économiquement, être équitable, s’appliquer à des revenus diversifiés, être simple, être transparent, être stable". Il s’agira ainsi de supprimer certains impôts, notamment ceux considérés "à faible rendement", d’en fusionner d’autres (impôt sur le revenu et contribution de solidarité) et d’en simplifier (sur les valeurs immobilières, sur les créances…).
Côté compétitivité, le gouvernement a imaginé plusieurs mesures, notamment l’identification de filières d’avenir pour permettre au territoire de ne plus dépendre exclusivement du nickel. La filière maritime, la transition énergétique, ou encore le numérique sont cités comme des domaines dans lesquels investir. Cette compétitivité recherchée passera aussi par la simplification du Code du travail, la réduction des délais de procédures d’urbanisme ou encore l’allégement du dispositif sur l’emploi local.
La problématique des transports est également un des sujets abordés par le plan S2R. La fermeture des lignes par Aircalin et l’ouverture de celle en direction de Paris via Bangkok, déjà effective, font partie des préconisations, de même que la réduction des rotations du Betico accompagnée d’un plan social et la facilitation de la reprise du transport en commun.
Plus largement, l’exécutif vise une mise en œuvre d’un "schéma global des transports et de la mobilité". Le plan prévoit également le regroupement du transport aérien à Tontouta, abandonnant ainsi toute activité à l’aérodrome de Magenta. Il propose aussi une fusion du SMTI et du SMTU. Côté logement, une révision globale de la politique de l’habitat devra être menée.
Au plus mal, le secteur du nickel reste un domaine essentiel que le gouvernement n’entend pas abandonner. Le plan S2R doit permettre un retour de la compétitivité du secteur, avec notamment la réduction du coût de l’électricité, une coopération accrue avec les autres pays producteurs, la création d’une "école des mines et de la métallurgie" ou encore la définition d’un accord stratégique avec l’Union européenne.
La relance de l’économique calédonienne passera sans aucun doute par un retour de la commande publique. Dans l’immédiat, le plan envisage une vaste commande "de travaux urgents" d’ici la fin de l’année 2024 sur des infrastructures prioritaires, à l’image des établissements scolaires. Il faudra, à plus long terme, "lister les grands projets d’investissements" susceptibles de porter l’économie calédonienne.