Entamer une procédure juridique, c’est souvent se confronter à une complexité du monde judiciaire qui a de quoi décourager. "Ça dissuade beaucoup de personnes", reconnaît Marie Matthéos, coordinatrice du Conseil de l’accès au droit (CAD) de Nouvelle-Calédonie. C’est pour lever ce frein que la ville de Dumbéa et le CAD se sont associé pour ouvrir un point justice en février 2025 au sein de la Maison de la jeunesse, à Auteuil. Une convention a été signée, ce vendredi 29 novembre, entre le maire de la commune, Yoann Lecourieux, et le procureur de la République, Yves Dupas.
Ce lieu d’accueil, premier du genre en Nouvelle-Calédonie, vise à apporter une information de proximité sur leurs droits aux citoyens qui sont engagés ou veulent s’engager dans une procédure. "Ce n’est pas le point justice qui fera la procédure à la place des gens, mais c’est un accompagnement pour qu’ils puissent aller au bout de la démarche", explique Marie Matthéos.
Les permanences, gratuites, seront tenues par des professionnels du droit : des juristes de l’Association pour l’accès au droit et l’aide aux victimes (Adavi) et des avocats du barreau, avec lequel le CAD doit bientôt signer une convention. Les permanences auront lieu une fois par mois. Les consultations, gratuites, se feront sur rendez-vous et seront ouvertes à toutes les personnes qui rencontrent des difficultés juridiques ou qui "souhaitent évoquer des préoccupations liées de près ou de loin à une problématique juridique, que ce soit sur la famille, le travail, le logement, la consommation…", détaille Marie Matthéos. L’entretien avec un professionnel du droit pourra prendre la forme d’une aide à la rédaction d’acte juridique, d’une orientation vers les organismes compétents, de conseils…
"On est très fiers d’accueillir ce nouvel espace à Dumbéa", a dit Yoann Lecourieux, au moment de signer la convention. Un lieu qui "prend tout son sens en prenant en compte ce qu’il s’est passé ces derniers mois, et qui va permettre d’accompagner les Dumbéens dans leurs démarches avec la justice et leur garantir une meilleure défense", s’est réjoui le premier édile.
Pour le procureur de la République, Yves Dupas, ce dispositif était "attendu depuis de longues années" et répond à un enjeu de proximité pour la justice. "Je suis ravi de cet engagement, qui consiste à aller vers la population au profit de la population." Plus de six mois après le déclenchement des violences, "cette mesure fait du bien, car elle reprend l’idée qu’il faut continuer à construire des outils au service des Calédoniens".
D’autres points justice devraient continuer de s’ouvrir ces prochains mois sur le territoire, sous l’impulsion du Centre de l’accès au droit, un groupement d’intérêt public fondé en 2023 et qui réunit le ministère de la justice, des associations et des professionnels du droit.