
Le projet de loi de fin de gestion, voté en catastrophe quelques heures avant la chute du gouvernement Barnier et validé par les élus calédoniens au Congrès, a assuré les financements nécessaires à la Nouvelle-Calédonie pour finir l’année. Mais quid des premiers mois de 2025 ? Avec le report du projet de loi de finances 2025, les 120 milliards de francs promis par l’État à la Nouvelle-Calédonie sont gelés. "Est-ce qu’aujourd’hui nous avons la capacité budgétaire pour financer la solidarité nationale ?", s’est interrogé le député de la première circonscription, Nicolas Metzdorf, à l’Assemblée nationale.
Présent dans l’hémicycle, le ministre démissionnaire chargé du Budget, Laurent Saint-Martin, a tenu à rappeler "ce qu’il est possible ou pas de faire" dans le cadre du budget de fin de gestion adopté il y a trois semaines. Il a notamment rappelé que ce texte permet à l’État, par décret, d’ouvrir des crédits d’urgence supplémentaires "pour le début d’année 2025 aussi". "Ils sont faits pour le strict nécessaire, le minimal, mais aussi pour l’urgence", a confirmé Laurent Saint-Martin, précisant que ses services ont déjà entamé ce travail. "Je tiens à rassurer là-dessus, il faudra qu’il puisse y avoir des capacités de financement permettant d’assumer les discussions qui ont été données par le précédent gouvernement pour la Nouvelle-Calédonie."
"On va pouvoir attendre le budget 2025 de l’État avec plus de sérénité", s’est félicité le député Metzdorf.
En parallèle de la mission interministérielle conduite par Emmanuel Moulin, dédiée au financement de la reconstruction et de la relance économique du territoire, une seconde mission, portant sur la situation en Nouvelle-Calédonie, a été mise sur pied par l’État.
Quatre responsables politiques la composent : Nicolas Metzdorf, député calédonien de la première circonscription, nommé co-rapporteur, Emmanuel Tjibaou, député calédonien de la seconde circonscription, Davy Rimane, député de Guyane, élu du groupe Gauche Démocrate et Républicaine et président de la délégation aux Outre-mer et Philippe Gosselin, député de la Manche du groupe Les Républicains.
Ces deux derniers connaissent bien le dossier calédonien, pour l’avoir suivi de près dans le cadre d’une mission d’information sur l’évolution du statut des Outre-mer, créée début 2024. Ils avaient notamment réalisé un séjour de cinq jours, en mars, pour rencontrer les acteurs politiques, économiques et de la société civile.