
Dans les locaux de l’Union syndicale des travailleurs kanaks et des exploités (USTKE), salle Charley, ils sont quelques-uns à s’affairer malgré la chaleur. Les bénévoles réceptionnent les produits alimentaires, les trient et préparent les cartons qui seront distribués demain, vendredi 20 décembre. C’est la 4e fois depuis les évènements que cette opération de la Banque alimentaire de l’USTKE est organisée. " On a commencé le 9 août, précise Fidel Malalua, 2e vice-président de l’USTKE en charge de la Banque alimentaire. On en a ensuite organisé une le 18 septembre puis le 18 octobre. " Après une pause en novembre, les paniers sont de nouveau prêts à être distribués. " On a mis en place un compte de souscription et on a sollicité des aides localement, mais aussi aux niveaux national et international ", développe Fidel. Les aides se font donc tant financièrement que par dons alimentaires, de la part parfois d’entreprises qui n’ont pas été impactées directement pas les exactions.
La générosité des personnes a été à la hauteur des attentes des organisateurs puisque 7 millions de francs ont été recueillis. Aujourd’hui ce sont entre 150 et 170 paniers qui sont préparés avec des produits alimentaires de première nécessité (riz, café, pâtes, lait, légumes…) pour environ 20 000 francs. À cela s’ajoute un bon d’essence d’un montant de 5 000 francs, pour ceux qui ont un véhicule.
Cette banque alimentaire a été pensée dès le mois de mai : " On a longuement réfléchi et on a validé en comité directeur, le 10 juin, la forme qu’allait prendre cette aide, explique Fidel Malalua. Ensuite, on a identifié les entreprises qui étaient totalement détruites et dans lesquelles on avait des adhérents à jour de leur cotisation. " L’offre a ensuite été élargie avec les licenciements économiques et les personnes en chômage partiel. " La première opération du 9 août a été un peu mitigée, confie Fidel Malalua. Les personnes ont une forme de dignité et certaines catégories du personnel qui ont été touchées n’étaient pas habituées à venir à la " soupe populaire ". Pour certains, il a fallu mettre leur orgueil de côté… Maintenant, ils viennent plus facilement, de tous les secteurs : industriel, commerce, BTP. Ils discutent, c’est peut-être une forme de thérapie ", avance Fidel en souriant.
La distribution du 20 décembre prendra un petit air de fête. Un buffet est préparé pour petits et grands et les enfants auront la chance d’assister à un spectacle de Guy Raguin. Le bureau fédéral réfléchit déjà à 2025. " Il nous reste de l’argent, on fera donc peut-être une action pour la rentrée scolaire. Mais on n’a pas vocation à durer. Mais bien sûr, on continue à être attentifs à la situation politique et économique. "