
C'est un chiffre très attendu par les élus et dirigeants qui a été publié ce mercredi par l'ISPF. L'institut de la statistique estime à 263 813 le nombre de touristes ayant fréquenté le fenua en 2024. Un nouveau record pour le secteur, qui avait connu une reprise exceptionnelle après les deux années difficile de la crise Covid. Dès 2022, malgré la persistance, dans le monde et au fenua, d'encore beaucoup de limitations et mesures de prévention liées à la pandémie, la Polynésie, qui a su rouvrir ses portes et réactiver sa filière avant ses concurrents, avait accueilli 218 750 touristes, à peine moins qu'en 2019 (236 642) et déjà plus qu'en 2018 (216 268).
Les chiffres de 2023, portée par le " revenge tourism " et l'abondance de l'offre aérienne, ne se sont pas contentés de battre ceux de l'avant Covid : avec 261 813 arrivants, c'est le record historique établi en 2000 avec 252 000 touristes, qui est effacé. 2024 vient donc de nouveau relever ce plafond historique. Le record concerne aussi le nombre de nuitées (4,1 millions, +4,4% en un an) et le nombre de nuitées touristiques (3,2 millions, +4,1%), puisque la durée de séjour moyenne (16,3 jours sur l'année) est aussi en hausse (+3,6%).
Et pourtant, comme on le note dans les chiffres de l'ISPF, le marché du Pacifique (23 751 touristes en 2024 contre près de 25 000 en 2018) et surtout le marché asiatique (8147 arrivant contre près de 22 000 il y a quelques années) ne sont pas à leur pic. Mais les deux moteurs du tourisme polynésien sont bien en marche : l'Amérique du Nord a envoyé 112 883 voyageurs vers Tahiti-Faa'a l'année dernière, un peu moins qu'en 2023 (121 036) mais beaucoup mieux qu'avant Covid (moins de 97 000 en 2019), le tourisme métropolitain établit un record (80 969 contre 79 335 en 2023 et 60 382 en 2019) et le marché européen ne s'est jamais aussi bien porté (34 100 touristes en 2024).
Cette trajectoire est-elle installée pour le long terme ? À voir. Car sur le seul mois de décembre, les chiffres pointent plutôt à la baisse. 22 198 touristes sur un mois, c'est 4% de moins qu'en décembre 2023. " La baisse des effectifs de ce mois concerne tous les types de clientèles, qu'elle soit croisiériste (- 2,5 %) ou privilégiant les hébergements terrestres (- 4,2 %) ", note l'ISPF.