
En janvier, la création d’entreprise peine encore à redémarrer, même si pour la première fois depuis le mois de mars 2024, le Ridet enregistre plus d’inscriptions de travailleurs indépendants que de radiations, signe que certains patentés décident de créer leur propre emploi. Une tendance qui, en revanche, ne concerne pas les sociétés.
Le marché du travail reste tendu et le nombre de chômeurs élevé. Ainsi, sur les 11 100 salariés ayant perdu leur emploi depuis mars, 5 850 personnes sont encore enregistrées au chômage total en ce début d’année. Un tiers d’entre elles bénéficient de l’allocation de chômage total spécifique "exactions".
Pour rappel, ce dispositif permet aux employeurs contraints de diminuer leur activité de maintenir tout ou partie des contrats de leurs salariés et de leur faire bénéficier d’une allocation, attribuée par période de trois mois renouvelable. Cette mesure doit être soutenue financièrement par l’État jusqu’au 30 juin. Toutefois, le montant des indemnités versées aux salariés, déjà réduit en janvier, pourrait à nouveau baisser. En janvier, les demandes émanant des entreprises pour accéder au dispositif sont en recul et concernent potentiellement 4 560 salariés.
5 260 personnes qui étaient salariées au 31 mars 2024 ont perdu leur emploi depuis les émeutes, soit un employé du privé sur cinq. Ces personnes sont donc exclues de ces dispositifs de chômage spécifique. S’y ajoutent les travailleurs indépendants qui ne bénéficient plus d’aides depuis l’arrêt du fonds de solidarité, fin août. Dans ce contexte, la hausse des prix à la consommation de +1,6 % est "une préoccupation importante", souligne l’Isee.
Au dernier trimestre 2024, de nombreux secteurs de l’économie sont toujours directement ou indirectement impacté par les conséquences des émeutes (immobilier, commerce, agriculture, métallurgie, etc.), note l’IEOM (Institut d’émission d’Outre Mer). Ainsi, la plupart des indicateurs stagnent à des niveaux historiquement bas. Quelques-uns pourraient néanmoins esquisser une amorce de reprise qui reste à confirmer : les prêts octroyés aux ménages sont en légère hausse, le nombre de croisiéristes visitant le territoire a timidement progressé, tandis que la consommation des ménages ne s’est pas effondrée en fin d’année.
Dans ce contexte, l’indicateur de climat des affaires (ICA) progresse légèrement (+3,3 points) au quatrième trimestre. Il demeure toutefois particulièrement bas (77,9), toujours inférieur à son précédent plancher observé lors de la crise sanitaire en 2020.