
La compagnie américaine a pris la décision de cesser la desserte entre Los Angeles et Tahiti après le mois de juin. Delta Airlines s’était posé en Polynésie le 17 décembre 2022, pour un test de trois mois, à raison de trois fréquences hebdomadaires, notamment les mardis et jeudis, jours où Air France, partenaire au sein de l’alliance SkyTeam, n’opérait pas de vols. Delta avait ensuite fait l’impasse sur la saison "été", qui court de fin mars à fin octobre, pour revenir en basse saison en 2023-2024, puis en basse saison 2024-2025, avec une extension jusqu’au 7 juin 2025. Une extension qui posait déjà question au gouvernement, alors qu’Air France annonçait vouloir passer à sept rotations hebdomadaires toute l’année, et que l’équilibre d’Air Tahiti Nui dépend des subventions d’équilibre du Pays.
La compagnie américaine a finalement décidé de ne pas se positionner sur la prochaine saison "hiver" 2025-2026 et doit officialiser sa décision dans les jours prochains. Il faut dire que l’opérateur n’est pas à la fête. Delta a récemment "revu à la baisse ses prévisions de résultats pour le premier semestre 2025, invoquant une détérioration de la confiance des consommateurs et un ralentissement de la demande aux États-Unis", qui concerne principalement le marché intérieur, rapporte La Tribune, mardi 11 mars. L’annonce a fait chuter de près de 20 % le cours de l’action de la compagnie à la bourse new-yorkaise.
Même si "les segments premium, l’international et les revenus issus des programmes de fidélité" sont conformes aux prévisions, Delta quitte la Polynésie pour plusieurs raisons : son "slot" aéroportuaire – un départ de Los Angeles à 11h45 – est trop matinal pour permettre les connexions des passagers en provenance de la côte Est et du Midwest ; la capacité d’hébergement en Polynésie est insuffisante, et les tarifs jugés trop élevés. À cela s’ajoutent les conditions d’accueil de l’aéroport international de Tahiti-Faa’a, en grand besoin de modernisation. À partir de juin, les passagers Delta se voient donc proposer de rallier le fenua sur des vols en code-share opérés par Air France. L’occasion aussi pour Air Tahiti Nui de récupérer des parts de marché.