
La menace planait depuis une semaine sur le 1881. Elle a été mise à exécution mardi, via un arrêté pris par le haut-commissariat et publié sur son site internet. L’établissement de Nouville a été condamné à une fermeture administrative d’un mois à compter du 18 mars. Une décision qui fait suite à la rixe survenue dans la nuit du 8 au 9 mars [1].
La soirée organisée par l’établissement avait dû être écourtée en raison de nombreux débordements. Les violences s’étaient poursuivies sur le parking du bar. Entre minuit et une heure du matin, 300 à 400 personnes "particulièrement hostiles" et en grande majorité en état d’ébriété avaient affronté les forces de l’ordre. Onze personnes, dont un gendarme et un policier, avaient été blessées par des jets de bouteilles, de cailloux et de blocs de béton. Deux d’entre elles avaient été grièvement touchées : une victime hémiplégique et un agent de sécurité avec 45 jours d’ITT.
Dès le lundi suivant, le haut-commissariat avait réuni la presse pour revenir sur cet "incident grave". Une mise en demeure avait été notifiée aux gérants du 1881, en vue d’une éventuelle fermeture administrative, entérinée en début de semaine.
Dans son arrêté, le haut-commissariat juge que ces faits, qui constituent "des troubles à l’ordre public", sont "en relation directe avec la fréquentation et les conditions d’exploitation de l’établissement 1881". La décision est également motivée par des faits antérieurs à la rixe du 8 mars, et notamment des interventions de la police les 10 février, 9 mars et 23 novembre 2024 "pour des débuts de rixe ou pour des rassemblements importants de personnes alcoolisées sur le parking jouxtant l’établissement". Le haut-commissariat met également en avant des plaintes formulées par le site historique de l’île Nou, l’association des résidents du cœur historique de Nouville et le Creipac pour des nuisances sonores, des intrusions sur des sites privés à proximité et des dégradations régulières aux abords de l’établissement.
L’arrêté évoque également l’absence de passage du comité territorial de sécurité afin de "réaliser la visite de réception avant ouverture au public". De fait, le 1881 n’était "pas conforme à la réglementation en vigueur". Les gérants disposent d’un délai de deux mois pour contester l’arrêté auprès du tribunal administratif.