
Cet édito va laisser des traces. Publié le 17 mars dans les colonnes du quotidien La Voix du Caillou, son auteur y faisait référence aux nuits agitées du centre-ville de Nouméa en comparant notamment des personnes - "une espèce endémique"- à "une faune sauvage, de drôles d'oiseaux de nuit, mâles et femelles, souvent jeunes, aux cris singuliers dont les messages restent un mystère pour la science". "Un éditorial satyrique", argumentait deux jours plus tard Yann Milin, le responsable de la publication, qui défendait "la liberté de ton" de son journaliste.
S'il n'est pas fait ouvertement mention d'une ethnie en particulier dans l'édito incriminé, "ces propos visent expressément la jeunesse kanak", estime l'association SOS Racisme, qui a décidé de saisir le parquet de Nouméa en lui adressant une plainte par courrier le 19 mars pour "injure raciale et provocation publique à la discrimination ou à la violence raciale". Ce délit est passible d'un an de prison et de 5,3 millions de francs d'amende selon la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse.
Le procureur de la République, Yves Dupas, confirme l'ouverture ce mardi 1er avril d'une enquête confiée à la brigade cybercriminalité de la gendarmerie nationale.
Contactée, la rédaction du quotidien n'a pas souhaité commenter cette décision.