
C’est à travers un communiqué rédigé par son avocate, Me Nathalie Lepape, que Frédéric Marchi-Leccia réagit pour la première fois aux accusations qui lui valent une mise à pied à titre conservatoire [1] décidée par le gouvernement Ponga, le 21 mars.
Le directeur de la Sécurité civile est visé par des soupçons de malversation financière. "Le général Marchi-Leccia a d’abord été abasourdi puis indigné par l’indélicatesse du procédé, mais surtout par la teneur diffamatoire et calomnieuse de cette décision", écrit Me Lepape, dans un communiqué publié mardi 8 avril, rappelant qu’une suspension administrative n’est en aucun cas "une sanction disciplinaire". Elle fait suite à "deux dénonciations, selon des sources officielles, de la part de l’adjoint de ce dernier", révèle d’autre part l’avocate, affirmant que M. Marchi-Leccia "n’en connaît pas la teneur exacte".
Me Lepape déplore également la divulgation de cette suspension, révélée dans la presse trois jours après que le directeur de la Sécurité civile en a été notifié. Une "fuite inadmissible" qui "devra être identifiée et sanctionnée". Quelques heures après les révélations, le gouvernement avait lui-même regretté une "fuite prématurée" de nature à nuire "non seulement à la présomption d’innocence, mais également à la bonne conduite des procédures en cours".
Dans son courrier, l’avocate du général annonce ainsi que des recours et des plaintes seront déposées "tout prochainement" auprès du procureur de la République, afin de "dénoncer les calomnies et propos diffamatoires dont il est la cible et en demander réparation". "Le général Marchi-Leccia n’entend pas transiger avec la vérité et entend laver son honneur et celui de sa famille emportée bien malgré elle par ce tourbillon dévastateur", assène Me Lepape.
À la tête de la Direction de la sécurité civile et de la gestion des risques (DSCGR) depuis 2019, Frédéric Marchi-Leccia est devenu une figure connue des Calédoniens pour son rôle dans la gestion de la crise Covid, des cyclones mais également des émeutes de mai 2024. "Le général Marchi-Leccia est un homme d’honneur, médaillé et décoré des ordres français les plus prestigieux. Sa carrière est sans aucune tâche", défend son avocate. Son dévouement est tel, assure Me Lepape, qu’il s’inquiéterait aujourd’hui pour la protection des Calédoniens, "puisque la direction dont il a été suspendu n’est plus dirigée par une personne aux qualifications requises". "Le général Marchi-Leccia est un homme qui a connu de nombreuses épreuves, il est aujourd’hui serein, confiant, déterminé et surtout combatif", conclut son conseil.