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  • Pierrick Chatel | Crée le 29.08.2017 à 13h23 | Mis à jour le 07.08.2018 à 16h48
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    Photo Archives LNC

    [18h30] A la reprise de l’audience en début d’après-midi, Bianca Tein-Poawi a continué d’observer la même attitude prostrée.

    L’examen de personnalité de l’accusée s’est donc poursuivi indirectement, à travers l’interrogatoire des témoins, notamment son petit ami et le cousin de ce dernier. Ces deux jeunes ont accompagné Bianca Tein-Poawi après la mort de Daniel Monteiro, lorsque la jeune fille a retiré de l’argent à un distributeur de Koutio puis lors d’un périple effectué avec la voiture de la victime. La virée s’était achevée à Bourail par une sortie de route et l’incendie du pick-up Mazda, « pour effacer les traces ». Les deux hommes sont poursuivis pour recel et destruction. La cour d’assises a démarré en cette fin d’après-midi l’examen des faits, mais il apparaît d’ores et déjà qu’ils n’étaient pas présents sur la scène de crime.

    D’une manière générale, la cour a plus appris des questions des avocats plutôt que des réponses des témoins, ces derniers se contentant de « oui » ou « non » à peine audibles.

    L’un d’entre eux, pourtant, a été plus disert que les autres : Laura, camarade de détention de l’accusée. Au Camp Est, les deux femmes sont devenues confidentes.

    Le témoignage de Laura, empreint de sincérité, a aussi éclairé d’une lumière pathétique une partie du dossier.

    Bianca avait raconté à Laura les abus sexuels que son père lui avait fait subir. « Je lui ai conseillé de dire tout ça au juge. » Avant qu’une idée ne germe dans leur esprit : Daniel Monteiro aurait voulu violer Bianca avant que cette dernière ne se défende et le tue.

    Sept mois après les faits, Bianca livre donc cette version tombée du ciel au juge d’instruction, le conduisant ainsi à effectuer de nouvelles investigations et de nouveaux ratissages sur les lieux du crime. Tout cela ne donnera rien.

    « Après coup, je me suis dit que ce n’était pas juste de salir la mémoire du vieux. J’ai finalement dit à Bianca qu’elle ne devait pas mentir, qu’il fallait qu’elle dise la vérité », a expliqué Laura.

    Cette stratégie de défense a occupé les enquêteurs pour rien. Aujourd’hui, à l’heure du procès, la famille de Daniel Monteiro en est persuadée : le mutisme de l’accusée est feint et constitue une autre stratégie de défense.

    Compte rendu d'audience complet à lire dans votre édition de demain mercredi, en pages Pays.

    [13h20] Le procès de Bianca Tein-Poawi, accusée d'avoir tué Daniel Monteiro, en juillet 2015, a débuté ce mardi matin devant la cour d'assises. Prévue pour durer trois jours, l'audience risque de se conclure avec des questions sans réponses.

    Car si la jeune fille de 23 ans est physiquement présente dans le box des accusés, dans les faits, c'est comme si elle était absente. Le visage caché dans ses bras croisés, en apparence prostrée, Bianca Tein-Poawi refuse pour le moment de s'exprimer. Elle n'a pas daigné relever la tête lorsque les avocats ou le président de la cour se sont adressés à elle. Une attitude qui s'expliquerait par l'absorption de calmants. Mais une attitude « contre-productive », lui a fait remarquer le président François Billon, qui a tenté de la questionner à plusieurs reprises.

    Puisque l'accusée ne veut pas parler, les parties en sont donc réduites à se référer aux déclarations d'enquête effectuées lors des gardes à vues et des auditions, ou à s'appuyer sur les témoins, comme sa demi-sœur Michèle (*) qui a témoigné ce matin, citée par la défense. La jeune femme de 31 ans a cohabité pendant deux ans avec l'accusée, à Koumac. Elles ont la même mère, qui vivait alors avec un homme décrit comme « méchant, qui buvait et fumait du cannabis » et qui « tabassait » leur mère. « Il a abusé de moi, on a eu des relations sexuelles ensemble », finit aussi par lâcher Michèle. Il aurait fait la même chose avec Bianca. « Vous savez que même longtemps après les faits, vous pouvez déposer plainte », lui lance le président. « Non, je ne savais pas », répond-elle.

    Ce tableau de vie de misère avait démarré un peu plus tôt par l'évocation du parcours scolaire de Bianca, renvoyée de tous les établissements où elle a été trimballée, source d'inquiétude pour sa mère qui préférait la savoir à la maison où au moins, elle ne faisait pas de « bêtises ».

    Sa trajectoire d'errance l'avait conduit à croiser la route de Daniel Monteiro, ce 30 juillet 2015, lorsque ce dernier sortait d'un snack de la Vallée-du-Tir. Elle voulait voler la voiture du septuagénaire. Elle l'avait violemment frappé, lui avait ligoté les bras et les jambes pour éviter qu'il ne s'agite trop et était restée de longues minutes à ses côtés sans rien faire alors qu'il se noyait dans à peine un mètre d'eau.

    Mais devant le mutisme de Bianca Tein-Poawi, le récit des faits, aussi bien que la description de sa personnalité, c'est au président et aux témoins de s'en charger. Au bout d'une demi-journée d'audience, cela finit par agacer dans les rangs des parties civiles.

    « Vous ne trouvez pas que c'est un peu facile et lâche de faire semblant de dormir et de vous en remettre à vos deux avocats payés par la société », lui a en substance lancé Me Laurent Aguila, conseil de la famille Monteiro, provoquant un début de brouhaha. Si l'accusée persiste à vouloir se taire, les avocats vont effectivement devoir « faire » un procès qui risque de se conclure avec un goût d'inachevé.

    (*) Prénom d'emprunt.

    Compte rendu d'audience complet à lire dans votre édition de demain mercredi, en pages Pays.

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