Ce matin, sur les ondes de Radio rythme bleu, Harold Martin (divers droite, partisan du maintien de la Calédonie dans la France), arrivé en troisième position dans la deuxième circonscription a déclaré préféré « avoir un Monsieur Mapou à l’assemblée nationale (…) parce qu’il a une position claire que je respecte, il veut l’indépendance. »

Harold Martin a indiqué qu’en conséquence, il n’allait pas voter pour Philippe Gomès et appelle à ses électeurs en faire de même « en votant blanc ou nul ou à s’abstenir ».

La réaction de Calédonie ensemble ne s’est pas fait attendre.

« Cette position confirme qu’Harold Martin n’était candidat aux législatives que pour faire élire un indépendantiste, à défaut d’être lui-même élu. Elle démontre que sa théorie fumeuse du complot pour « l’indépendance-association » n’était qu’une invention destinée à lui servir d’alibi pour régler ses comptes avec Philippe Gomès y compris en favorisant l’élection d’un indépendantiste à l’Assemblée Nationale.

« C’est la première fois dans l’histoire politique de notre pays qu’un responsable non-indépendantiste soutient ouvertement un candidat du FLNKS aux élections législatives.

Et cette trahison délibérée de la Nouvelle-Calédonie française est d’autant plus grave qu’à 18 mois du référendum « pour ou contre l’indépendance », elle peut permettre à la revendication indépendantiste de trouver un écho renforcé auprès du Président de la République, du Premier Ministre, du Parlement, des médias et de l’opinion publique française. »

Tous les Calédoniens qui sont, comme nous, convaincus de la nécessité de maintenir la Nouvelle-Calédonie dans la France doivent savoir que chaque bulletin blanc, chaque bulletin nul ou chaque voix qui manquera au candidat non-indépendantiste favorisera l’élection d’un député indépendantiste. »

Au lendemain du premier tour, Harold Martin avait demandé de rencontrer Philippe Gomès afin que ce dernier prenne un certain nombre d’engagements, comme le maintien du référendum et le respect de la question prévue par l’accord de Nouméa.

Depuis, Philippe Gomès n’a pas pris son téléphone pour appeler Harold Martin, qui en tire la conclusion suivante, contenu dans un communiqué diffusé cet après-midi : « il n’a pas besoin des voix des électeurs qui m’ont apporté leurs suffrages.

Cela veut aussi dire qu’il me méprise ainsi que les 5 500 électeurs qui ont voté pour moi. Il a d’ailleurs la même attitude avec les électeurs du Front National.

Mais cela veut surtout dire qu’il refuse de prendre les engagements publics que je lui demande sur le maintien de la Calédonie française.

En définitive, les Calédoniens sont désormais parfaitement informés de l’attitude de Philippe Gomes qui consiste à faire encore et toujours l’anguille sur la sortie de l’accord de Nouméa.

Il appartient aujourd’hui à chacun, en fonction de ces éléments, de voter en son âme et conscience. »