- LNC | Crée le 26.05.2024 à 07h55 | Mis à jour le 27.05.2024 à 08h17ImprimerPhilippe Gomès, président de Calédonie ensemble, est opposé à l'idée d'un référendum national sur le dégel du corps électoral. Photo Archives LNC/Nicolas PetitAprès quasiment deux semaines d’émeutes qui ont causé la mort de sept personnes, les opérations de sécurisation se multiplient dans le Grand Nouméa, notamment dans les quartiers encore en proie aux violences et aux blocages. Emmanuel Macron a évoqué la piste d’un référendum sur le projet de réforme constitutionnelle en cas d’échec des négociations entre responsables locaux. Suivez l’évolution de la situation en direct.
[18 heures] Le référendum national sur la réforme constitutionnelle visant à dégeler le corps électoral est "un non-sens dangereux", selon Philippe Gomès. Dans un communiqué diffusé ce dimanche soir, le président de Calédonie ensemble évoque sa "stupeur" à la lecture de cette déclaration, exprimée par le président de la République dans les colonnes du Parisien. Alors que les Calédoniens ont décidé de leur propre organisation politique à travers l'Accord de Nouméa en 1998 et que le corps électoral a toujours été "la mère des batailles" depuis 40 ans, ce référendum représenterait d'abord "un non-sens historique", juge l'ancien président du gouvernement. Il serait, ensuite, un non-sens vis-à-vis de l'Accord de Nouméa, à l'origine de la citoyenneté calédonienne. "C'est le peuple calédonien qui décide s'il accède ou pas à l'indépendance… mais, par contre, ce serait le peuple français qui déciderait du corps électoral calédonien…", s'étonne Philippe Gomès.
Ce référendum serait, enfin, un "non-sens politique", étant donné que les Français ont tendance à voter à un référendum en s'exprimant "pour" ou "contre" le président de la République plutôt qu'en répondant à la question posée, fait remarquer l'élu. "Et, en l'état actuel de la côte de popularité présidentielle, et du probable résultat cataclysmique de la liste présidentielle aux européennes, on peut s'attendre à un Non massif à la question posée…". Philippe Gomès conclut par un conseil à l'adresse d'Emmanuel Macron : "Je ne saurais terminer cette mise au point sans lui suggérer, dans l'hypothèse où il mettrait son idée à exécution, de renforcer les effectifs de gendarmes et de policiers dans notre pays. Et d'y ajouter quelques bataillons militaires. Le 11e choc et le commando Hubert ne seront pas de trop."
[17h30] A l'hôtel de ville de Dumbéa, les services de l'état civil vont reprendre à compter de ce lundi 27 mai. Il sera ainsi possible, chaque jour entre 8 heures et 14 heures, de déclarer les naissances et les décès à la mairie de Koutio, "si les conditions le permettent", indique toutefois la Ville. Les personnes concernées sont invitées à se rendre sur le site de la commune pour accéder au planning de rendez-vous ou appeler les numéros suivants : 41 43 22 (pour les naissances) ou 20 78 13 (pour les décès).
[16 heures] En ce dimanche de fête des mères, des messages pour célébrer les mamans du pays ont fait leur apparition sur de nombreux barrages d'habitants comme de militants indépendantistes.
Sur les barrages, on pouvait lire des messages adressées aux mamans du pays en ce jour de fête des mères. Photo DR[15h45] La province Sud poursuit ses livraisons de denrées alimentaires en ce dimanche 26 mai. Dès lots ont été livrées à Katiramona et à Païta "en priorité aux personnes les plus en détresse qui n'ont plus rien à manger", indique la Maison bleue. Une aide alimentaire rendue possible notamment par la mobilisation d'habitants bénévoles.
Depuis plusieurs jours, la province Sud mène des opérations de distribution alimentaire dans les quartiers les plus isolés du Grand Nouméa. Ce dimanche, les bénévoles ont livré des denrées à Katiramona et à Païta. Photo province Sud[15h30] Les autorités calédoniennes et polynésiennes ont travaillé ces derniers jours au raccompagnement des Polynésiens bloqués sur la Grande Terre. Ce dimanche, un premier avion militaire en direction de Tahiti s'est envolé pour permettre le retour de plusieurs dizaines de personnes, notamment celles en fragilité sanitaire ou des adultes avec enfants en situation particulière.
[12h10] A Kaala-Gomen, un hommage à "nos enfants tombés pour Kanaky" a été rendu à la sortie nord du village. Des banderoles ont été déployées et un message inscrit sur la chaussée au-dessus d'une représentation de la flèche faitière du drapeau FLNKS.
Un hommage aux jeunes kanak tués depuis le déclenchement des émeutes a été organisé à la sortie nord du village de Kaala-Gomen. Photo DR[12 heures] Le Betico continue ses rotations ces prochains jours. La compagnie vient d'annoncer un départ de Nouméa vers Ouvéa lundi 27 mai. Le départ est programmé à 8h30 de la gare maritime. Les passagers sont invités à se présenter deux heures avant. L'arrivée est estimée vers 16 heures à Ouvéa. Le Betico se rendra également à Lifou, mercredi 29 mai.
Le prochain départ du Betico aura lieu ce lundi 27 mai vers Ouvéa. Capture d'écran Betico[11 heures] "Nous appelons les autorités français à respecter les droits fondamentaux du peuple kanak", demande l'ONG Amnesty International, dans une vidéo compilant les actualités des droits humains de la semaine, Nouvelle-Calédonie en tête.
[10h30] La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, est toujours sur le territoire calédonien ce dimanche 26 mai. Dans un communiqué publié ce matin, elle constate que "la situation en Nouvelle-Calédonie demeure très difficile pour les habitants de l'île, en particulier dans le Grand Nouméa". Evoquant la mort d'une septième personne, survenue vendredi, elle indique que les forces de l'ordre sont mobilisées pour "permettre à chacun de retrouver des conditions de vie quotidienne normales aussi rapidement que possible". Par ailleurs, elle souligne que la "mission de médiation et de travail, qui a été installée par le chef de l'Etat, a, pour sa part, commencé son travail d'écoute et de prise de contact dans le but de renouer les fils du dialogue politique avec un esprit d'ouverture et d'impartialité et avec la perspective de faire émerger les voies et les conditions d'un accord global avec les acteurs calédoniens". Une initiative politique qui doit "se traduire par la levée de barrages et le retour au calme dans les délais les plus brefs".
La ministre déléguée aux Outre-mer Marie Gévenoux, lors de sa visite à la clinique Kuindo-Magnin de Nouville, samedi 25 mai. Photo Anthony Tejero[10 heures] Dans un courrier, le grand chef du district de Gureshaba de Maré, Denis Wahnaade, interpelle l'Etat sur sa "responsabilité" dans les émeutes qui secouent le pays depuis bientôt deux semaines. Il dénonce notamment la constitution de "milices" qui seraient, selon lui, à l'origine de la mort des jeunes kanaks. Il exige ainsi que "des enquêtes soient lancées afin que justice soit faite" et que les "élus loyalistes qui appellent à la haine" soit également assignés à résidence. Enfin, il réitère la volonté du peuple kanak de voir le projet de réforme constitutionnelle retirée et appelle à la "démission du haut-commissaire" responsable de "propos provocateurs qui ne sont pas dignes d'un haut-fonctionnaire".
[7h45] Emmanuel Macron s’est dit prêt à soumettre au référendum national la réforme contestée du corps électoral en Nouvelle-Calédonie, notamment si les élus locaux échouaient à s’accorder sur le sujet, dans un entretien au Parisien paru samedi. "Je peux aller à tout moment au référendum" sur cette réforme déjà adoptée par le Sénat puis l’Assemblée, a fait valoir Emmanuel Macron, qui avait déjà effleuré l’hypothèse jeudi, de Nouméa.
Après un vote dans les mêmes termes des deux chambres, le président peut en effet choisir, pour entériner une réforme constitutionnelle, de convoquer un référendum ou bien le Congrès, c’est-à-dire la réunion des députés et sénateurs à Versailles.
Emmanuel Macron, au haut-commissariat, lors de sa visite express en Nouvelle-Calédonie le 24 mai, sur fonds d’émeutes qui secouent le pays. Photo Anthony TejeroC’est cette dernière option qui était jusque-là privilégiée, alors que les parlementaires devaient entériner ce dégel du corps électoral avant la "fin juin", avait indiqué mi-mai Emmanuel Macron. Mais entre-temps, l’archipel a connu plusieurs journées d’émeutes qui ont fait sept morts, alors que les indépendantistes rejettent cette réforme qui conduirait à intégrer dans le corps électoral les personnes installées sur le territoire depuis au moins 10 ans. Les Kanak craignent que leur influence ne soit ainsi diluée.
Cette situation a précipité une visite éclair du président Macron, pressé par les oppositions et une partie de son propre camp de repousser ce Congrès. Une demande à laquelle n’a pas accédé le chef de l’État, tout en promettant qu’il n’y aurait pas de "passage en force" et en donnant un mois pour faire un point d’étape. "J’assume un geste d’apaisement et d’ouverture mais je ne prendrai jamais de décision de report ou de suspension sous la pression de la violence", a redit M. Macron au Parisien.
Le chef de l’État a réitéré sa volonté que les élus calédoniens s’entendent sur "un accord global qui viendrait enrichir le texte déjà voté par le Parlement". Une gageure alors que le dialogue entre indépendantistes et non-indépendantistes semblait au point mort au moins jusqu’à la venue d’Emmanuel Macron.
"Ils m’ont tous donné l’engagement de reprendre la discussion globale", a indiqué M. Macron, estimant qu'"on ne pourra pas dire que je n’ai pas donné le maximum pour donner toutes ses chances à la paix". Le chef de l’État avait ainsi ouvert la porte à un vote des Calédoniens sur un potentiel accord né des discussions entre élus locaux. Avec l’espoir de faire baisser la tension qui restait toujours vive samedi. "Même si on arrive à la fin des violences, il faudra revivre ensemble. C’est ça le plus dur", a convenu le chef de l’État.
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