
Jusqu’ici, la règle était de ne pas pénaliser l’usager. Mais ce vendredi, la méthode a changé. Deux mois et demi après le lancement d’une mobilisation, le 11 janvier [1], pour protester contre le transfert de la desserte maritime des îles à un opérateur privé d’ici 2025 annoncé par le président de la province des Îles Jacques Lalié, le personnel du Betico a décidé de franchir un cap dans son mouvement.
Rejoints par l’intersyndicale Soenc Transports et la CSTNC, les salariés de Sudîles ont entamé une grève illimitée, dès 5 heures ce vendredi. Les rotations prévues vers Lifou et Maré ne seront pas assurées. Les agences de l’île des Pins, Maré et Lifou sont également fermées.
Ce durcissement de la mobilisation traduit une colère grandissante du personnel, agacé par l’absence de réaction du président de la province des Îles. "Ça fait un mois que nous avons déposé notre cahier de revendications et nous n’avons toujours pas eu de réponse", déplore Raphaël Wea, délégué du personnel. Un document dans lequel les salariés listaient un certain nombre de revendications, dont la création d’un Syndicat mixte des transports maritimes afin de diversifier le financement du Betico, jugé trop lourd par Jacques Lalié, ainsi que la relance du projet Betico 3 avec l’achat d’un nouveau navire. Des pistes qui permettraient, selon les salariés, de sauver les 57 emplois en jeu.
"Maintenant on ne peut plus attendre, il faut qu’on bouge", lâche Raphaël Wea. Les rotations de ce week-end, premier des vacances scolaires de Pâques, seront-elles assurées ? "On prendra la décision de poursuivre la grève ou non ce soir lors de notre assemblée", indique le délégué du personnel. Elle dépendra de l’issue du conseil d’administration de la Sodil, bras financier de la province des Îles, qui se tient ce vendredi. "On espère des décisions ou des annonces."