
Josiane Radotin-Moreau, une Dumbéenne, avait lu dans Le Pèlerin qu’une confrérie avait été fondée en 1973 et célébrait les fêtes de Pâques autour d’une omelette géante. Elle a trouvé l’idée originale. En Nouvelle-Calédonie, nous étions en plein marasme politique, en 1984, au début des Évènements. Elle a présenté ce projet à plusieurs maires alentour et c’est Bernard Marant, alors premier édile de Dumbéa, qui a saisi la balle au bond et fait toutes les démarches pour importer l’omelette géante ici. Il est allé à Bessières pendant les fêtes de Pâques. Quand il est revenu, il a fait faire une poêle par les Forges d’Océanie, qui n’existent plus et se trouvaient sur l’actuel parking en face du service des impôts, à Nouméa. Quand tout était prêt, des membres de la confrérie de Bessières sont venus pour préparer la première omelette et nous indiquer le processus pour la réaliser.
Oui, la confrérie-mère a fondé celle de Dumbéa. À l’époque, il n’y avait pas tous les chevaliers comme aujourd’hui. Le maire et son adjoint ont été faits grands maîtres, mais en vérité, la première omelette a été surtout faite avec l’aide d’amis, de proches et d’agents municipaux. Il fallait trouver du monde pour faire tout ça.
Il y a tout de suite eu du monde. J’y étais, et je me souviens surtout qu’il pleuvait. On avait demandé aux parents d’élèves de venir avec leurs enfants costumés. J’avais déguisé mon fils pour l’occasion. L’évènement a été vraiment très bien accueilli.
On nous qualifie souvent de gens loufoques avec notre omelette. Mais il faut constater que, 40 ans après, la confrérie est toujours là et l’omelette aussi.
Dès le départ, les spectateurs ont trouvé ça tellement particulier que ça a attisé leur curiosité. Et je pense que les liens entre nous, membres de la confrérie, ont participé à cette réussite. La devise de la confrérie c’est : " la grandeur des folies et l’amitié en plus ". Ça veut dire beaucoup de choses. Aujourd’hui nous sommes une trentaine, il y a des vrais liens d’amitié qui se sont formés. J’y suis rentrée en 1985. Il y a un vrai noyau dur, on fait beaucoup de choses ensemble. On est une grande famille, et je crois que c’est ça la signification du mot confrérie.
Oui, alors que, paradoxalement, beaucoup de Dumbéens n’y participent pas, on a un public composé davantage d’habitants des autres communes. Mais ça reste une source de fierté pour eux. On a fait un sondage sur ce qui représente, selon les habitats, le mieux Dumbéa : les deux premières réponses sont le parc de La Dumbéa et l’omelette géante.
Le savoir-faire. Casser des œufs et les battre, c’est à la portée de tout le monde. Mais par exemple, l’assaisonnement n’est pas chose aisée. La cuisson est aussi technique et nécessite beaucoup d’attention. Il y a une nouveauté cette année : nous n’allons plus utiliser le chariot élévateur pour installer la poêle sur le feu. À la place, nous avons fabriqué des foyers que l’on va glisser sous la poêle. Ça va nous permettre de lancer le feu plus tard. Jusqu’ici, on devait l’allumer dès cinq heures.
Pas vraiment. On a tenté plusieurs versions, par exemple aux crevettes, qui étaient offertes par Menaouer, ou aux champignons, mais c’était très cher, on en avait pour 50 000 francs de champignons. La version au saucisson de cerf date de 2016 et on s’est rendu compte que ça plaisait bien comme ça. Les gens sont fiers en plus car une omelette au cerf, on n’en trouve pas partout. C’est devenu notre spécificité. Pour le reste, rien n’a changé : on casse nos œufs dans les saladiers et on vient les battre avec des grands fouets. On verse ensuite l’huile dans la poêle et on attend qu’elle soit chaude pour verser le contenu de tous les saladiers en même temps. C’est important que ça reste vraiment un spectacle.
Quatre nouvelles personnes sont entrées dans la confrérie entre 2023 et cette année. Cela nous fait du bien. Toutefois, il y a une hiérarchie à respecter. Aujourd’hui, ils sont écuyers. Il y a ensuite le stade de chevalier puis de grand maître. Ce sont des grades qu’on attribue au mérite et à la fidélité.
Pour ceux qui voudraient reproduire, à la maison, l’omelette qui sera servie ce dimanche, voici la marche à suivre :
Parc :
9h30 : Fanfare Malawi & défilé des associations
14h20 : Omelette sucrée pour les enfants et gâteau pour le 40e anniversaire
Grande scène :
9h00 : Coutume d'ouverture
10h10 : Burnin' Company
10h50 : Yuk's Band
11h30 : Wolf Family
12h10 : Vincent C.
13h00 : Poli & Lautoka
13h50 : Dsibelles
14h30 : Nuka & Co
15h10 : Void Call
16h00 : Rezilien't Band
17h00 : Boea Proviedanse
Espace “Dumbéa et moi”
Scène 1 :
10h30 : Johanna Oedin
11h30 : Yuk's Band
12h40 : Danse country
13h30 : Chavi
16h30 : Joy Folly
Scène 2 :
Animations sportives ou culturelles proposées par les associations de Dumbéa.
Parc :
9h00 : Ouverture et défilé avec la Banda Momo
9h40 : Parade de la confrérie accompagnée de la Banda Momo
12h00 : Préparation de l'omelette géante et dégustation
15h00 : Guy Raguin (magie, sculpture sur ballons, ventriloquie)
Grande scène :
10h10 : Discours du maire
10h20 : Hymne de Dumbéa
10h30 : Ukulélé Taratoni
11h20 : Florent Moro
12h00 : Banda Momo
12h30 : Troupe de danse du Pacifique
13h00 : Tirage au sort des voyages
13h20 : Oath to None
14h20 : Fuego Ritano
15h30 : Maumau Fenua
16h10 : Root's Vibration
Espace “Dumbéa et moi”
Scène 1 :
11h00 : Lucie Le Renard
13h40 : Ardi Panatte
15h30 : Guy Raguin
Scène 2 :
Animations sportives ou culturelles proposées par les associations de Dumbéa.