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    Grand Nouméa
  • Baptiste Gouret | Crée le 26.04.2024 à 05h00 | Mis à jour le 26.04.2024 à 07h06
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    Reine Chenot a rejoint la confrérie des chevaliers de l’omelette géante de Dumbéa en 1985. Dans sa main, les quatre œufs en pierre qui seront déposés aléatoirement dans des parts d’omelette avec, à la clé, des billets d’avion à remporter. Photo Baptiste Gouret
    Samedi et dimanche, la ville de Dumbéa va célébrer le 40e anniversaire de sa fête municipale. Un évènement indissociable de la célèbre et traditionnelle omelette géante, dont la première édition, en pleine période des Évènements, avait permis de rassembler les Calédoniens autour d’un moment convivial. Quarante ans plus tard, l’objectif reste le même pour Reine Chenot, présidente de la Confrérie des chevaliers de l’omelette géante de Dumbéa, qui a participé à la naissance de ce rendez-vous devenu incontournable.

    À l’origine, l’omelette géante est une tradition d’une petite ville française nommée Bessières. Comme est-elle arrivée jusqu’à Dumbéa ?

    Josiane Radotin-Moreau, une Dumbéenne, avait lu dans Le Pèlerin qu’une confrérie avait été fondée en 1973 et célébrait les fêtes de Pâques autour d’une omelette géante. Elle a trouvé l’idée originale. En Nouvelle-Calédonie, nous étions en plein marasme politique, en 1984, au début des Évènements. Elle a présenté ce projet à plusieurs maires alentour et c’est Bernard Marant, alors premier édile de Dumbéa, qui a saisi la balle au bond et fait toutes les démarches pour importer l’omelette géante ici. Il est allé à Bessières pendant les fêtes de Pâques. Quand il est revenu, il a fait faire une poêle par les Forges d’Océanie, qui n’existent plus et se trouvaient sur l’actuel parking en face du service des impôts, à Nouméa. Quand tout était prêt, des membres de la confrérie de Bessières sont venus pour préparer la première omelette et nous indiquer le processus pour la réaliser.

    C’est à ce moment-là que la confrérie de l’omelette géante de Dumbéa voit le jour ?

    Oui, la confrérie-mère a fondé celle de Dumbéa. À l’époque, il n’y avait pas tous les chevaliers comme aujourd’hui. Le maire et son adjoint ont été faits grands maîtres, mais en vérité, la première omelette a été surtout faite avec l’aide d’amis, de proches et d’agents municipaux. Il fallait trouver du monde pour faire tout ça.


    La confrérie de l’omelette géante est une institution représentée dans plusieurs pays du monde, dont la France, les États-Unis et le Canada. Photo Ville de Dumbéa

    Comment a été accueillie la première édition, en avril 1984 ?

    Il y a tout de suite eu du monde. J’y étais, et je me souviens surtout qu’il pleuvait. On avait demandé aux parents d’élèves de venir avec leurs enfants costumés. J’avais déguisé mon fils pour l’occasion. L’évènement a été vraiment très bien accueilli.

    On a fait un sondage sur ce qui représente, selon les habitats, le mieux Dumbéa : les deux premières réponses sont le parc de La Dumbéa et l’omelette géante.

    Quel regard portez-vous, 40 ans après, sur cet évènement fondateur de l’identité de la ville ?

    On nous qualifie souvent de gens loufoques avec notre omelette. Mais il faut constater que, 40 ans après, la confrérie est toujours là et l’omelette aussi.

    Qu’est-ce qui fait, selon vous, que le succès de cette fête ne se dément pas ?

    Dès le départ, les spectateurs ont trouvé ça tellement particulier que ça a attisé leur curiosité. Et je pense que les liens entre nous, membres de la confrérie, ont participé à cette réussite. La devise de la confrérie c’est : " la grandeur des folies et l’amitié en plus ". Ça veut dire beaucoup de choses. Aujourd’hui nous sommes une trentaine, il y a des vrais liens d’amitié qui se sont formés. J’y suis rentrée en 1985. Il y a un vrai noyau dur, on fait beaucoup de choses ensemble. On est une grande famille, et je crois que c’est ça la signification du mot confrérie.


    La première omelette géante a été réalisée en 1984 au parc Fayard. Photo Ville de Dumbéa

    Aujourd’hui, les Dumbéens se sont complètement approprié cet évènement comme un symbole de la ville.

    Oui, alors que, paradoxalement, beaucoup de Dumbéens n’y participent pas, on a un public composé davantage d’habitants des autres communes. Mais ça reste une source de fierté pour eux. On a fait un sondage sur ce qui représente, selon les habitats, le mieux Dumbéa : les deux premières réponses sont le parc de La Dumbéa et l’omelette géante.

    Il y a une nouveauté cette année : nous n’allons plus utiliser le chariot élévateur pour installer la poêle sur le feu.

    C’est quoi le secret d’une omelette géante réussie ?

    Le savoir-faire. Casser des œufs et les battre, c’est à la portée de tout le monde. Mais par exemple, l’assaisonnement n’est pas chose aisée. La cuisson est aussi technique et nécessite beaucoup d’attention. Il y a une nouveauté cette année : nous n’allons plus utiliser le chariot élévateur pour installer la poêle sur le feu. À la place, nous avons fabriqué des foyers que l’on va glisser sous la poêle. Ça va nous permettre de lancer le feu plus tard. Jusqu’ici, on devait l’allumer dès cinq heures.

    Est-ce que la recette a évolué en 40 ans ?

    Pas vraiment. On a tenté plusieurs versions, par exemple aux crevettes, qui étaient offertes par Menaouer, ou aux champignons, mais c’était très cher, on en avait pour 50 000 francs de champignons. La version au saucisson de cerf date de 2016 et on s’est rendu compte que ça plaisait bien comme ça. Les gens sont fiers en plus car une omelette au cerf, on n’en trouve pas partout. C’est devenu notre spécificité. Pour le reste, rien n’a changé : on casse nos œufs dans les saladiers et on vient les battre avec des grands fouets. On verse ensuite l’huile dans la poêle et on attend qu’elle soit chaude pour verser le contenu de tous les saladiers en même temps. C’est important que ça reste vraiment un spectacle.


    Plus de 8 000 œufs sont cassés chaque année et versés dans une poêle de 3,40 mètres. Photo Ville de Dumbéa

    Vous êtes un certain nombre au sein de la confrérie à avoir connu la première édition en 1984. La relève est-elle assurée pour perpétuer la tradition dans les années à venir ?

    Quatre nouvelles personnes sont entrées dans la confrérie entre 2023 et cette année. Cela nous fait du bien. Toutefois, il y a une hiérarchie à respecter. Aujourd’hui, ils sont écuyers. Il y a ensuite le stade de chevalier puis de grand maître. Ce sont des grades qu’on attribue au mérite et à la fidélité.


    L’affiche de la première édition de l’omelette géante à la fête de la ville de Dumbéa. Photo Ville de Dumbéa

    La recette de l’omelette géante

    Pour ceux qui voudraient reproduire, à la maison, l’omelette qui sera servie ce dimanche, voici la marche à suivre :

    • Cassez 8 400 œufs dans un grand (très grand) saladier et battez-le vigoureusement ;
    • Chauffez à la braise une poêle de 3,4 mètres de diamètre pendant plusieurs heures jusqu’à ce qu’elle atteigne la température idéale ;
    • Versez 15 litres d’huile neutre dans votre poêle chaude ;
    • Une fois que l’huile a chauffé, versez vos œufs dans la poêle ;
    • Coupez 25 kg de saucisson de cerfs en petits morceaux avant de les incorporer dans votre préparation ;
    • Salez et poivrez ;
    • Servir chaud à vos 4 000 convives.

    Le programme du week-end

    Samedi 27 avril

    Parc :

    9h30 : Fanfare Malawi & défilé des associations

    14h20 : Omelette sucrée pour les enfants et gâteau pour le 40e anniversaire

    Grande scène :

    9h00 : Coutume d'ouverture

    10h10 : Burnin' Company

    10h50 : Yuk's Band

    11h30 : Wolf Family

    12h10 : Vincent C.

    13h00 : Poli & Lautoka

    13h50 : Dsibelles

    14h30 : Nuka & Co

    15h10 : Void Call

    16h00 : Rezilien't Band

    17h00 : Boea Proviedanse

    Espace “Dumbéa et moi”

    Scène 1 :

    10h30 : Johanna Oedin

    11h30 : Yuk's Band

    12h40 : Danse country

    13h30 : Chavi

    16h30 : Joy Folly

    Scène 2 :

    Animations sportives ou culturelles proposées par les associations de Dumbéa.

    Dimanche 28 avril

    Parc :

    9h00 : Ouverture et défilé avec la Banda Momo

    9h40 : Parade de la confrérie accompagnée de la Banda Momo

    12h00 : Préparation de l'omelette géante et dégustation

    15h00 : Guy Raguin (magie, sculpture sur ballons, ventriloquie)

    Grande scène :

    10h10 : Discours du maire

    10h20 : Hymne de Dumbéa

    10h30 : Ukulélé Taratoni

    11h20 : Florent Moro

    12h00 : Banda Momo

    12h30 : Troupe de danse du Pacifique

    13h00 : Tirage au sort des voyages

    13h20 : Oath to None

    14h20 : Fuego Ritano

    15h30 : Maumau Fenua

    16h10 : Root's Vibration

    Espace “Dumbéa et moi”

    Scène 1 :

    11h00 : Lucie Le Renard

    13h40 : Ardi Panatte

    15h30 : Guy Raguin

    Scène 2 :

    Animations sportives ou culturelles proposées par les associations de Dumbéa.

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