La visite de la base Chaleix était une demande du ministre des Outre-mer. "Pour soutenir nos forces armées et démontrer combien elles participent des intérêts stratégiques qui sont ceux de la France, en Nouvelle-Calédonie et dans le Pacifique", a indiqué Manuel Valls, alors qu’il se trouvait sur le D’Entrecasteaux, bâtiment de soutien et d’assistance outre-mer. Et ce, à travers des missions militaires, de secours et d’assistance aux populations, de recherche, mais également de "coopération avec les pays" voisins. Un point "très important", a insisté le ministre des Outre-mer, qui souhaite que la Nouvelle-Calédonie "rayonne davantage dans cette région", sur le plan notamment de la collaboration avec d’autres États.

Académie du Pacifique : 240 stagiaires formés en 2024

La coopération régionale constitue une des missions "quotidiennes" des Fanc, développe le général Yann Latil, commandant supérieur des forces armées. Avec, dernière initiative en date, ce qui s’apparente à l’ouverture de l’Académie du Pacifique, annoncée par Emmanuel Macron lors de sa venue en juillet 2023 et apparemment concrétisée l’année dernière, qui vise à former des militaires ou des responsables de sécurité intérieure de la région. 240 stagiaires en ont bénéficié en 2024. "Nous visons un peu plus de 400 cette année. Ça se passe ici, ça se passe à Fidji, on espère élargir les offres et les propositions à d’autres domaines que la Défense, je pense à la Sécurité civile. Nous avons développé une douzaine de stages. Les prochains, fin mai, porteront sur les drones de surveillance. Nous attendons des Tongiens, des Papous et des Fidjiens", développe Yann Latil.

Autre rendez-vous de taille dans les semaines à venir, l’exercice Croix du Sud, censé se dérouler du 21 avril au 3 mai en Nouvelle-Calédonie et à Wallis-et-Futuna, regroupant près de 3 000 participants. Il s’agit d’une opération de type Assistance humanitaire et secours en cas de catastrophe climatique. "Il rassemblera plus de vingt pays, pour la plupart venant de notre environnement proche du Pacifique."

Découvrir l’armée de terre

L’autre objectif de la visite était de mettre en avant l’engagement de la jeunesse au sein des Fanc. "Nous en avons besoin dans ce monde instable et dangereux. La France est l’un des rares pays en tant que nation capable de se projeter", estime Manuel Valls. Et les forces armées, visiblement, attirent, depuis que les recrutements ont repris, en novembre 2024. "Oui, on l’a constaté de manière très significative dans nos centres, on n’a aucune difficulté à trouver les bons candidats avec une jeunesse qui est très motivée." La réussite du dernier dispositif mis en place, l’initiative "Volontaire découverte de l’armée de terre" (VDAT), montre l’intérêt des jeunes Calédoniens pour les forces armées. Le modèle, testé pendant la période des Jeux olympiques dans l’Hexagone, est décliné à titre d’expérimentation sur le territoire. "Si cela fonctionne bien, on compte le développer, indique Yann Latil. L’idée est d’élargir notre offre à destination de la jeunesse." Après quatre mois passés à se former, les volontaires peuvent soit s’engager, soit devenir réservistes, soit poursuivre leur parcours en dehors de l’armée tout en ayant bénéficié d’une expérience.

Enfin, Sébastien Lecornu, ministre des Armées, l’a annoncé il y a une semaine (mercredi 26 mars) : l’État va créer sept nouvelles escouades de réserve côtière, dont une en Nouvelle-Calédonie. "Il s’agit de réservistes qui seront recrutés par la base navale, qui seront équipés d’un petit moyen nautique pour pouvoir faire de la surveillance du plan d’eau, du secours aux populations autour de Nouméa, ou ailleurs avec la possibilité de se déplacer sur tout le territoire."