
Bonne nouvelle pour les 11 000 salariés au chômage partiel depuis le mois de mai. Ce dispositif spécifique exaction est prolongé jusqu’à la fin du mois de mars. Le gouvernement finance ces trois mois supplémentaires à l'aide d'une somme de 2,8 milliards de francs, reliquat du chômage partiel spécifique de 2024. La mauvaise nouvelle, c’est que le taux passe de 70 % à 50 % du salaire, dans la limite d’un plafond de deux fois le SMG, et non plus de 2,5 fois le salaire minimum. Des conditions imposées par l’État français, affirment les membres de la commission permanente qui ont voté le texte.
Les syndicats manifestaient devant les portes du Congrès [1] avant la séance, inquiets de ce vote, mais également très en colère face aux conflits entre les différents groupes politiques. Entendus par les membres de la commission permanente avant la séance, il semble que les élus aient voulu présenter une autre facette. Le texte a été voté à l’unanimité, et les différents groupes politiques ont insisté sur la nécessité de s’entendre, de faire preuve "d’une unité totale entre les institutions et les mouvements politiques, car l’enjeu est trop important, c’est une question de survie pour le pays", souligne Philippe Michel, Calédonie ensemble. Mais il était également question de faire front face à l’État, qui finance le chômage partiel, selon ses propres conditions. Le Congrès souhaite en effet que le chômage partiel spécial exaction soit prolongé jusqu’en juin.
La baisse du chômage partiel est évidemment sensible, 11 000 personnes sont directement concernées par cette perte de salaire importante. "50 %, c’est mieux que zéro, estime Christopher Gygès, membre du gouvernement. Il va falloir maintenant que l’on travaille ensemble très rapidement sur un dispositif pour les entreprises durablement impactées par cette crise, et sur un dispositif de maintien de l’emploi, d’autant que l’on constate une dérive des prix dans certains supermarchés." De nouveau, le membre du gouvernement insiste sur un travail commun des élus pour "préserver le pouvoir d’achat des Calédoniens et relancer l’économie".
La prolongation du chômage partiel s’accompagne d’une autre mesure : le contrôle des entreprises bénéficiaires. Une recommandation du Conseil économique social et environnemental (Cese) et une demande des syndicats. Un plan de contrôle a été mis en place par la Direction du travail et de l’emploi (DTE) du gouvernement, en collaboration avec la Cafat. "Nous avons déjà un certain nombre de signalements sur des dérives ou des incompréhensions", explique le représentant de la DTE. Désormais, le plan de contrôle doit être validé par le gouvernement avant d’entrer en action.
Une autre information d’importance a été délivrée lors de cette assemblée : le chômage total de droit commun, en l’état, cesse de fonctionner au 1er février. "On n’a plus un rond !" s’emballe Françoise Suve, des Loyalistes. "Les représentants de la Cafat nous ont donné cette information vendredi dernier. C’est une bombe ! déplore Philippe Dunoyer, président de la commission permanente. C’est l’urgence, il est inenvisageable que le chômage total s’arrête." Les institutions vont donc devoir se pencher sur ce dossier prioritaire. 5 000 personnes sont au chômage.