Quelques maillots rouge et gris autour des tables et des cris d’encouragement puis de déception quand les Cagous se font malmener par les Kiwis. Le match de football entre la sélection calédonienne et la Nouvelle-Zélande [1], lundi soir à Auckland, qui offrait un billet pour la Coupe du monde 2026, a été l’occasion pour certains gérants de bar nouméens de sortir les grands écrans.

"C’est le match de leur vie !"

L’enjeu était grand, et si ce n’était pas non plus la foule des grands jours, les amateurs de ballon rond étaient bien derrière les Cagous dans ce bar du centre-ville. "On est stressés, la Nouvelle-Zélande domine, c’est sûr, on va pas se mentir, relativise Michel, lui-même joueur de futsal. Il faut être réaliste, les garçons se défendent bien, mais on voit tout de même la supériorité des Néo-Zélandais."

Pendant près d’une heure, les Cagous ont pourtant fait jeu égal avec les Kiwis, de quoi donner de l’espoir à la trentaine de supporters présents. "On y croit bien sûr, 0 à 0 après une demi-heure, ils se créent des petites actions, ça va se jouer au mental et sur des détails, mais c’est le match de leur vie ils n’ont rien à perdre et tout à gagner", estime Guillaume, attablé avec une dizaine d’amis.

Le gérant du bar, Kévin, a improvisé cette soirée après avoir vu le résultat des Cagous face à Tahiti en demi-finale. Même si le public est peu nombreux, car pas forcément au courant, le jeune homme est satisfait : "Il a fallu décider rapidement, mais pour un moment aussi historique pour le football calédonien on pouvait pas ne rien faire."

Certains sont venus en couple, comme Charlotte et Jymael. La jeune femme fait preuve d’optimisme, elle pronostique une victoire "2-1 pour les Cagous". Mais son copain est plus réaliste. "C’est dur quand même, les Néo-Zélandais sont très dangereux sur coups de pied arrêtés et même dans le jeu, ils ont toujours le ballon, peut-être sur un contre ça peut passer, en tout cas on y croit." Le jeune homme sait de quoi il parle, il a lui même porté le maillot de la sélection avec les U19, avant de se rabattre sur le futsal.

"Être arrivé là, c’est déjà bien"

Mais malgré la bonne prestation des Cagous, ce qui devait arriver arriva, les Kiwis ont fini par trouver la faille dans la défense, sur un corner, comme l’avait pressenti Jymael.

Même si l’enthousiasme du public en prend un coup, la bonne humeur et le fair-play sont toujours là. "On peut être que déçus, confie Michel après le coup de sifflet final. Mais on va rester sur une note positive. Être arrivé jusque-là, c’est déjà bien. Après, on peut encore espérer passer aux barrages", ajoute-t-il sans trop y croire vraiment. Ce qu’il retiendra surtout, c’est l’authenticité du moment. "C’est sûr qu’après ce qu’il s’est passé le 13 mai, ça donne de l’espoir ça renvoie une autre image de la Calédonie." Pour Zelio, qui œuvre depuis des années dans le foot associatif dans les quartiers populaires, "C’est une fierté de voir nos joueurs à ce niveau. Ça montre que tout est possible, il faut croire en ses rêves. Bonne chance à nos Cagous pour la suite."

Il reste encore une chance de se qualifier

La suite pour nos Cagous, ce sera une seconde occasion de décrocher leur ticket pour le Mondial nord-américain. Les joueurs de Johann Sidaner font partie des six équipes qualifiées pour les barrages intercontinentaux qui auront lieu en mars 2026, sur terrain neutre. Pointant à la 89^e place du classement Fifa, la Nouvelle-Calédonie pourrait faire face à de grosses nations. La Côte d’Ivoire, le Cameroun ou encore l’Arabie saoudite sont actuellement en position de potentiels barragistes. Mais pour connaître leurs adversaires, les Calédoniens devront attendre la fin de l’année et le dénouement des phases de qualification de chaque continent. Une autre chance de se qualifier pour la première fois à une Coupe du monde, et une autre occasion pour les supporters des Cagous de montrer leur amour pour leur équipe.