Dans les écuries, la part des femmes salariées est passée de 30 % en 2010 à 37 % en 2019, selon l'Afasec, l'école des courses. L'an dernier, 173 femmes ont entraîné des pur-sang.

Christian Head, la seule femme à avoir remporté trois Prix de l'Arc de Triomphe en tant qu'entraîneur en France, avec Three Troïkas (1979) et Trêve (2013, 2014), se souvient avoir "été la première à obtenir une licence d'entraîneur en France en 1977" et avoue que "c'était plus facile pour elle" étant née dans le sérail.

"Ma famille était dans les courses depuis des générations, j'étais avec mon père Alec mais tout le monde peut entraîner", confie "Criquette", estimant en revanche qu'"une femme n'a pas la force d'un homme" et qu'en course "c'est plus difficile".

Début en 1961

L'entrée des femmes dans le monde du turf débute le 5 mars 1961, le jour où la première course support de paris réservée aux femmes, des cavalières amateurs, est remportée par Janine Lefèvre Winkfield à Cagnes-sur-Mer. Une course de cavalières porte toujours son nom... Dans l'univers du sport, les jockeys hommes et femmes prennent le départ des mêmes épreuves. Isabelle le Maresquier, le 8 novembre 1975, bat le légendaire jockey britannique Lester Piggot dans une course mixte, une première victoire féminine.

La médiatique Darie Boutboul signe le 1^er avril 1984 une première victoire féminine dans un quinté en tant que cavalière amateur.

Il a toutefois fallu attendre le 16 juin 2017 pour voir une femme, Maryline Eon au départ du mythique Prix de Diane. Cette année-là, afin de promouvoir la mixité dans les pelotons, France Galop avait instauré une remise de poids (environ 2 kg en moins sur le cheval) pour les femmes jockeys afin d'encourager les propriétaires et les entraîneurs à leur confier leurs bolides lancés à plus de 60 km/h. "Le poids sur le dos d'un cheval de près de 600 kg, c'est très important. Le poids est l'ennemi de la vitesse", affirme Christiane Head. "Depuis que les femmes ont des décharges importantes, elles ont pris de l'importance" dans les courses, se réjouit cette femme qui a mis un terme à sa carrière en 2018, l'année de ses 70 ans après avoir formé de nombreux chevaux et jockeys. Selon elle, les femmes "choisissent ce métier par passion", notamment "pour l'animal".

Nouveau record

En 2020, 70 % des courses comptaient au moins une femme jockey au départ, un record, et elles ont remporté près de 1 000 courses, soit 16 % des épreuves au galop. Cette même année, marquée par l'absence de public sur les champs de courses en raison de la crise sanitaire, il y avait juste quelques propriétaires et professionnels pour applaudir Marie Vélon qui a signé un nouveau record de victoires pour une femme en une année avec 83 succès sur le dos des galopeurs ou encore Charlotte Prichard qui a atteint la 5^e place du classement annuel en obstacles, un niveau qui jusque-là n'avait jamais été atteint par une femme.

Chaque année, France Galop organise un Quinté 100 % féminin. La prochaine édition se déroulera le jeudi 22 juillet 2021, à l'hippodrome de ParisLongchamp.