- Xavier Heyraud, avec Christian Péthieu | Crée le 18.11.2016 à 04h25 | Mis à jour le 18.11.2016 à 10h38ImprimerEric Binet est ici sur la tombe de son arrière-grand-père qu’il entretient au cimetière de Ouaré. Photo : DRCôte Est. Eric Binet, 41 ans, arrière-petit-fils d’Alphonse Winhai, engagé « volontaire » sur les champs de bataille de la Première Guerre mondiale, entretient la mémoire de son aïeul.
Hienghène a compté cinq engagés « volontaires » lors de la Grande Guerre. Parmi eux, Alphonse Winhai, son nom en langue kanak, devenu Binet en français. Eric Binet, son arrière-petit-fils, tenait à retrouver des traces de cet engagement.
Avec la collaboration de Christian Péthieu, directeur du collège de Hienghène, et de l’Association des anciens combattants, il a posé une plaque d’identité sur sa tombe et a obtenu les médailles et les citations, actant la bravoure d’Alphonse.
Une médecine pour éviter les balles
« Je pense que les anciens combattants de la Grande Guerre sont oubliés, explique Eric. On ne pense à eux que lors de commémorations officielles. Ce qu’on vit aujourd’hui, c’est aussi grâce à ces gens-là, tous ces vieux qui se sont engagés et ont sacrifié leur vie pour des choses qu’ils ne connaissaient pas. Sur les cinq hommes de Hienghène partis à la guerre, trois seulement sont revenus. » Né en 1887, Alphonse est engagé « volontaire » le 10 mars 1917, plus d’un an après qu’un arrêté pris par le gouverneur Repiquet autorise le recrutement des « indigènes », comme on désignait les Kanak à l’époque. Les conditions de cet engagement ne sont pas connues, mais Alphonse incorpore la Compagnie des tirailleurs du Pacifique le 14 mars 1917 à Nouméa. Il part pour la France le 10 novembre 1917 à bord de l’El Kantara.
Il s’illustre particulièrement à la bataille de Vesles-et-Caumont (Aisne), le 25 octobre 1918. Sur sa fiche d’engagement est inscrit : « Brillante conduite au combat, s’est résolument lancé sur la position ennemie sous un feu violent de mitrailleuses pourchassant l’ennemi à la baïonnette. »
Une conduite qui lui vaut d’être décoré de la Croix de guerre étoile de bronze. « Il disait qu’avant de partir à la guerre, il avait pris une médecine qui lui avait permis d’éviter les balles ennemies », précise Eric. Il fait un court séjour à l’hôpital entre le 7 et le 18 décembre 1918 et rentre à Nouméa à bord du Kiaora le 5 novembre 1919. Il est placé en congé illimité à compter du 24 décembre 1919 et se retire à Hienghène. Il meurt le 25 janvier 1937, seul, après avoir rejoint un lieu tourné vers l’océan près d’un rocher gravé de pétroglyphes, comme pour dire à ses ancêtres, « je vous retrouve ». Il est enterré au cimetière de Ouaré.
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