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    Nord
  • | Crée le 12.11.2016 à 04h25 | Mis à jour le 12.11.2016 à 11h08
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    Ouégoa, jeudi 10 novembre. Le logo HMW (Hoot Ma Whaap) a été présenté par Yvette Danguigny (à gauche) avec une représentante de la Fédération des femmes de Hienghène. Tressé sur la natte, le motif est très discret. Photo I.C.
    Ouégoa. La Cellule de recherche et de réflexion des femmes de l’aire Hoot Ma Whaap a fêté jeudi sa première année d’existence à Bondé. Une occasion pour faire le bilan.

    «Je suis très satisfaite de ce bilan positif faisant ressortir le travail mené sur le terrain par des femmes qui se sont réapproprié le tissage de la natte, qui avait disparu », s’est réjouie Yvette Danguigny, responsable de la Cellule de recherche et de réflexion des femmes de l’aire Hoot Ma Whaap. Avant de prévenir : « Mais pour se réapproprier ce savoir-faire, il faut que les institutions nous soutiennent. »

    Jeudi, l’heure était au bilan des activités d’un an d’existence de cette cellule. Ce point d’étape s’est fait en présence des responsables des centres culturels de Hienghène, de Voh et de Pomémie, des représentants de l’aire Hoot Ma Whaap, de l’Académie des langues kanak (ALK), du Conseil des femmes de la province Nord, et de cinq fédérations de femmes sur les huit communes de l’aire, trois étant absentes.

    Un logo à protéger

    « Tout a démarré en 2014, à l’occasion de la Fête de la robe mission à Arama où le Conseil de l’aire Hoot Ma Whaap a pris position pour la natte de coutume, en validant ses mensurations : 1,50 m et 80 cm. De plus, la démarche du Sénat coutumier préconisait, dans le socle commun des valeurs, le retrait progressif des tissus en faveur des nattes. Nous, les femmes, nous avons monté une cellule pour réfléchir à cette validation et mettre en place, ce qui est, aujourd’hui, la cellule de recherche et de réflexion des femmes de l’aire Hoot Ma Whaap », a rappelé Yvette Danguigny.

    Ce bilan des activités proposées - où les mamans se sont investies mais également des jeunes filles et des jeunes hommes - a été fait commune par commune tout au long de la matinée. « La Fédération des femmes de Pouébo a mis en place, avec les services de la mairie, le travail de tissage de la natte tous les lundis. Hienghène, Bélep, Ouégoa aussi font de même avec leurs mairies respectives. Nous avons constaté tout cet engouement dont les femmes font preuve pour ce travail », insiste la responsable de la cellule.

    Face à certaines contrefaçons industrielles d’origine asiatique, la Cellule de recherche et de réflexion des femmes de l’aire Hoot Ma Whaap a demandé de rencontrer le gouvernement afin de pouvoir enrayer cette hémorragie et assurer la protection des nattes de coutume et de bonjour tressées manuellement. « Nous avons, pour ce faire, un logo - HMW (Hoot Ma Whaap) - sur ces nattes de bonjour. Un logo préalablement validé », précise la responsable de la cellule. Ce bilan a également permis de recenser le nombre de tresseuses confirmées - soixante - et le nombre de personnes qui, cette année, ont appris ou réappris à tresser. « Une action qui ne manquera pas de faire boule de neige dans les années à venir. » Les responsables ont également fait le bilan des nattes commandées par les institutions, les particuliers ou les clans pour les coutumes de mariage.

    Au tour des hommes ?

    Lors de l’année 2017, la cellule continuera son partenariat avec les communes pour la mise en place de formation de tressage. Elle s’attachera au lancement de pépinières de pandanus - deux sont déjà opérationnelles, celles de Kaala-Gomen et de Haut-Coulna, soutenues par la Direction du développement économique et de l’environnement (DDEE) et les mairies.

    Elle fera la demande aux centres culturels et aux collectivités pour la mise en place d’écoles de tressage. Elle s’attachera à ce que des mesures soient prises dans le cadre de la protection des pandanus endémiques dans les communes de Ouégoa et de Hienghène, mais aussi du logo HMW. La cellule interpellera le Conseil de l’aire coutumière Hoot Ma Whaap sur le tressage de nattes par des hommes. « Nous avons eu l’exemple aujourd’hui d’un jeune homme de Pouébo, musicien intervenant au sein d’une association active qui a appris à tresser la natte, et qui, au même titre que la musique, désire transmettre ce qu’il a appris dans le domaine du tressage. D’autres jeunes hommes, à Canala, tressent également. La question au niveau culturel est de savoir si les hommes peuvent tresser en toute liberté. C’est quelque chose qui nous arrive, c’est nouveau, nous sommes mises devant le fait accompli. Nous allons donc en parler au Conseil de l’aire Hoot Ma Whaap », rapporte Yvette Danguigny. Le collège de Hienghène a, de plus, le projet de mettre en place trois jours par semaine des cours de tressage dans les classes. Les garçons seront donc obligés eux aussi de participer. Un phénomène qui ne peut qu’être vulgarisé.

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