Tout est parti d’une phrase prononcée par l’ancien principal du collège, Wilfrid Weiss, dans son traditionnel discours de rentrée scolaire : « Il faut tous ramer dans le même sens pour faire avancer la pirogue. »

Cette phrase a fait son petit bout de chemin dans l’esprit de deux professeurs, Prisca Petit, professeur de SVT (sciences de la vie et de la terre) et Jonathan Escande, maître auxiliaire en EPS et en mathématiques. « Nous est alors venue l’idée de mettre sur pied un projet afin que nos classes soient en cohésion positive. Nous avons alors recherché des activités inexistantes sur Ouégoa que nos élèves ne pratiquaient pas, à l’exemple du Va’a et du tir à l’arc, un sport collectif et un sport individuel », précisent les professeurs.

Réfléchir. Mais si les activités sportives - faisant appel aux ressources physiques de l’élève - étaient au menu de ce projet, il fallait également, pour les professeurs, penser à mobiliser les ressources intellectuelles, en se conformant au programme de SVT de la classe, à savoir, « la transmission du message nerveux à l’intérieur du corps ».

Chose pensée, chose faite. « Notre but était de faire réfléchir les élèves qui font du sport sans se poser de questions et qui ne font aucun lien entre l’activité physique et l’activité intellectuelle qu’elle engendre. Nous avons fait en sorte qu’ils se demandent - quand ils pratiquent les activités - quels sont les groupes musculaires qui vont travailler et comment l’information est transmise d’un organe à l’autre à l’intérieur de leur corps », soulignent les professeurs.

Le but était aussi de faire sortir les élèves de leur cadre de vie habituel afin d’en instaurer un nouveau avec un règlement adapté aux sorties en extérieur de l’établissement.

« C’est aussi l’occasion pour les élèves de pratiquer des sports en dehors de l’UNSS -le va’a et le tir à l’arc, disciplines qui ne sont pas au programme - et d’avoir ainsi un aperçu et de pouvoir se licencier s’ils sont intéressés », précise l’un des professeurs.

Cohésion. Les enseignants ont proposé lors de la première matinée du lundi, une session théorique dans la salle de cours de la base nautique de Pandop, mise à disposition par le club de voile Les Toiles du lagon. Une session suivie d’une autre plus concrète, à l’extérieur, où la pratique de l’ultimate* les a amenés à réfléchir sur les fonctions de leur corps lorsqu’ils envoient ou reçoivent un frisbee. Les deux après-midi ont été consacrés à une initiation au va’a où tous, installés dans une V12 (pirogue de douze places), ont dû ramer ensemble. « Nous avons vu une cohésion se mettre en place, notamment en raison d’un vent très soutenu. Nous avons dû ramer de façon synchronisée pour faire avancer cette pirogue. »

Le mardi matin, ils se sont initiés au tir à l’arc sur les installations des Archers de Koumac au stade Tein-Mala. Ils se sont aussi mesurés dans des rencontres d’ultimate. « Dans la pratique du va’a, nous avons été amenés à faire des constats très positifs. Nos élèves sont parfois en difficulté en classe et, dans ce type d’activités, ils se retrouvent totalement épanouis », appuient les enseignants.

*C’est un sport collectif qui se joue avec un frisbee.

Les élèves, par ateliers tournants et par équipes de quatre, ont disputé des mini- rencontres avec leurs encadrants.

Sous les conseils d’Olivier Stiquel, président de l’association Les Archers de Koumac (LAK), les collégiens se sont initiés au tir à l’arc, une véritable découverte pour beaucoup.