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  • Fabien Dubedout, avec Charlie Réné | Crée le 18.10.2016 à 04h31 | Mis à jour le 18.10.2016 à 11h04
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    Carrière d’Iny, lundi 17 octobre. La pelle hydraulique a été laissée sur ce site peu accessible jeudi soir. L’incendie a été signalé vers 3 h 30, dans la nuit de vendredi à samedi. Photo Mairie de Poum
    Poum. Après l’incendie d’un engin municipal, dans la nuit de vendredi à samedi, la maire de Poum, Henriette Hmaé, a décidé la fermeture des services techniques pendant trois jours, à partir de demain.

    Dans la nuit de vendredi à samedi, l’incendie d’une pelle hydraulique est signalé à 3 h 30, sur la carrière d’Iny, située entre Malabou et le village. Pompier volontaire et directeur des services techniques, Lorenzo Rossard arrive sur les lieux en premier. Pour lui, cela ne fait pas de doute, il s’agit d’un incendie volontaire. « La vitre a été brisée et on a mis le feu à l’intérieur », précise-t-il. Le « on » reste à déterminer, l’enquête de la gendarmerie est en cours. Pour la maire de Poum, Henriette Hmaé, il s'agit d'un « acte de vandalisme », qui pousse un peu plus loin la « stratégie de nuisance à la gestion de la commune », adoptée depuis le scrutin de 2014 par « certains opposants à l'équipe en place ».

    Ras-le-bol

    La perte est financièrement lourde pour la commune. « La pelle avait été achetée lors de la dernière mandature à la demande des services techniques. C'est un investissement de 30 millions de francs, soit 10 % de notre budget de fonctionnement et ça a représenté un vrai gain pour les services techniques ces dernières années. Elle est assurée, mais bien entendu, l'assurance ne remboursera pas grand-chose », anticipe Henriette Hmaé.

    La perte est aussi symbolique. La carcasse carbonisée a offert un triste spectacle aux visiteurs du Festival de musique et de danse Shaxhabign ce week-end sur le site Shelloh. Sans compter « plusieurs départs de feux volontaires ce week-end », ajoute Lorenzo Rossard. « Ce ne sont pas des écobuages mal maîtrisés, mais des incendies criminels. » En février dernier, la population et les institutions avaient déjà exprimé leur ras-le-bol face à la recrudescence des incivilités à travers une opération ville morte et une marche. « Avec les vacances scolaires, nous avons une augmentation des dégradations et des vols », observe le directeur des services techniques. Mais pour lui, les « jeunes identifiés », responsables de ces incivilités, n’ont pas de rapport avec l’incendie de l’engin.

    Cette dégradation a toutefois été celle de trop pour les agents de la mairie qui ont voulu marquer le coup. « Ce lundi matin, les services municipaux ont fait un débrayage de plusieurs heures pour interpeller sur les agressions et les insultes dont ils font régulièrement l'objet, simplement parce qu'ils travaillent pour la mairie », souligne Henriette Hmaé. « Je les ai reçus et, en soutien aux agents, j'ai décidé de fermer les services municipaux pendant trois jours. »

    Ce débrayage aura lieu à partir de mercredi, car les agents municipaux doivent encore sécuriser le site Shelloh en ce début de semaine. Un espace réaménagé par la mairie qui avait accueilli la Fête de la citoyenneté le 24-Septembre et avait été victime également de dégradations suite à cette manifestation symbolique.

    Pour la pelle hydraulique, « j'ai déposé une plainte et on est bien décidé à régler cette situation qui dure depuis des années. Je n'exclus pas d'engager d'autres procédures », prévient Henriette Hmaé.

    Une carrière controversée

    La carrière d’Iny, où la pelle a été incendiée, a une longue histoire derrière elle. « Elle est exploitée depuis les années 60, avant qu'on soit né ! », précise Henriette Hmaé, la maire de la commune. « Mais jusque-là, son exploitation n'était pas légale, au sens où il n'y avait pas d'autorisation. »

    Depuis plusieurs années, la mairie essaie de régulariser cette situation. Pour cela, la Dimenc (Direction de l’industrie, des mines et de l’énergie de la Nouvelle-Calédonie) a demandé de réaliser des travaux de sécurisation. « On a essayé de commencer en 2014, ça a été un peu compliqué parce que le clan en place s'opposait à ces travaux et bloquait la carrière », regrette la maire. « On a finalement trouvé un accord cette année, mais certains s'y opposent. »

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