- Anthony Tejero | Crée le 22.05.2022 à 10h04 | Mis à jour le 23.05.2022 à 09h04ImprimerPlus de 300 adhérents étaient présents au Dock socioculturel. Photo A.T.Milakulo Tukumuli a été réélu président de l'Éveil océanien, samedi, à Païta, lors du premier congrès du parti. À cette occasion, les responsables ont annoncé vouloir reprendre le dialogue au plus vite entre indépendantistes et loyalistes.
Sans grande surprise, les adhérents de l'Éveil océanien ont renouvelé, samedi, leur confiance à Milakulo Tukumuli, réélu pour trois ans à la tête de ce parti fondé en 2019. Devant une salle comble, le premier congrès du mouvement était d'abord l'occasion de tirer un bilan dont les militants n'ont pas à rougir avec trois élus au Congrès, un au gouvernement et trois à la province Sud... Sans oublier un rôle devenu crucial pour faire basculer la majorité vers un camp ou l'autre.
Si la vie chère n'a pas manqué de s'inviter dans les débats avec l'assistance, (Vaimu'a Muliava estimant que le 17e exécutif "cueille les fruits pourris d'une politique de 30 ans" et "paye la fortune d'une culture de la dépendance"), c'est avant tout de l'avenir institutionnel dont il a été question. Le parti a ainsi rappelé son positionnement hybride dans le paysage politique calédonien, prônant un "non (à l'indépendance), pas maintenant".
Une nouvelle période de transition de vingt ans
"De quelle souveraineté parle-t-on ? Économique, alimentaire, politique ? Oui, plus tard. Mais une pleine souveraineté de la Calédonie, cela ne veut rien dire. L'histoire de la Calédonie, c'est l'histoire de la France et inversement. On est appelés à cheminer ensemble jusqu'à l'éternité, estime Milakulo Tukumuli. La France exerce encore cinq compétences régaliennes. Il faut lui en laisser certaines comme la défense."
L'Éveil océanien table sur une nouvelle période de transition d'environ vingt ans : "Il nous faudra déjà dix ans pour se relever du trou dans lequel on se trouve entre le taux d'endettement actuel de 220 %, des finances publiques au rabais et une Calédonie en faillite, assure le président du parti. Les dix autres années doivent servir à identifier quelles compétences est-on capables d'assumer ? L'enseignement a été transféré mais son financement est toujours réalisé par la France à hauteur de 50 milliards, donc posons-nous les bonnes questions. Sommes-nous capables de l'assumer ? Non. Tout comme la justice. Il s'agit de savoir si on est dans la France avec une large autonomie ou si on est dans une indépendance rattachée à la France." Mais encore faudrait-il qu'indépendantistes et loyalistes parviennent de nouveau à se mettre autour de la table. Et c'est précisément l'ambition affichée par l'Éveil océanien : "Nous voulons renouer les fils du dialogue car avec la polémique de la date du référendum, les indépendantistes ont dit fermement qu'ils ne parleraient qu'avec l'État sur l'avenir institutionnel. Nous, nous disons qu'il est temps de prendre les choses en main et de se réunir pour aller les uns vers les autres afin de discuter de nos points convergents et formaliser ce cadre. Et pour ensuite, devant l'État, discuter de nos divergences, expose Veylma Falaeo, nouvelle secrétaire générale du mouvement, qui estime qu'il n'y a plus de temps à perdre. Aujourd'hui, on est en pleine course aux législatives, mais à quel moment nous occupons-nous de ce quotidien des Calédoniens. Cela commence par poser le futur cadre de notre société. Or entre mai et septembre, il faut utiliser intelligemment ce laps de temps pour aller ensemble devant l'État et montrer que nous sommes responsables de la Nouvelle-Calédonie."
C'est aussi la raison pour laquelle l'Éveil océanien n'a pas présenté de candidats pour le scrutin de juin. "On est encore un jeune mouvement, il est encore trop tôt pour nous lancer dans cette course, précise Milakulo Tukumuli, ajoutant qu'une position claire (qui pourrait également être de ne pas donner de consigne de vote) devrait être arrêtée très prochainement. La Nouvelle-Calédonie, vue de la France, c'est cette histoire du pour ou contre l'indépendance. Je considère personnellement que ces deux visions devraient être portées à l'Assemblée nationale."

Milakulo Tukumuli a été réélu président du parti pour trois ans. Photo A.T.MERCI DE VOUS IDENTIFIER
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