fbpx
    Nouvelle Calédonie
  • Yann Mainguet | Crée le 13.06.2022 à 20h20 | Mis à jour le 13.06.2022 à 20h20
    Imprimer
    Comme souvent, et de plus en plus au grand dam des politiques, la clé se situera dans la capacité à mobiliser les abstentionnistes du premier tour des législatives. Photo Thierry Perron
    Si Philippe Dunoyer, de la « majorité présidentielle », bénéficie d'une avance confortable dans la première circonscription, la compétition peut être beaucoup plus serrée dans la seconde.

    L'exercice est fastidieux et essentiel. Au lendemain du vote, les candidats retenus pour le second tour des élections législatives épluchent et analysent les résultats de la veille, dans chaque commune, bureau par bureau. L'idée est alors de dégager une stratégie en vue du round final, dimanche. La configuration dans les deux circonscriptions calédoniennes est bien différente.

    Dans la première zone, Philippe Dunoyer, sorti en tête, avec 11 982 voix, dispose d'une confortable avance, sur Wali Wahetra, du « FLNKS Indépendantiste et nationalistes », créditée de 6 360 suffrages. D'autant que le candidat de la « majorité présidentielle » bénéficie désormais d'un soutien officiel de Virginie Ruffenach, du Rassemblement-Les Républicains, qui a récolté dimanche 4 102 bulletins. Réflexe loyaliste. Guy-Olivier Cuénot, du Rassemblement national, avec près de 2 000 voix, appellera-t-il à voter aussi en faveur du député sortant ? La réponse doit être donnée ce mardi. Pour Pascal Lafleur, la position est claire : non. L'« Union loyaliste », dont est issu Philippe Dunoyer, lui reste en travers de la gorge. Un vote « blanc » se dessinerait.

    Le score surprise de la Drehu Wali Wahetra peut encore progresser, au regard de l'abstention record dans les îles Loyauté, terres indépendantistes. Comme à Ouvéa, 83,70 %, ou à Maré, 81,59 %. L'enjeu est alors de convaincre les récalcitrants. Même si, et les cadres du Palika et de l'UC s'en plaignent souvent, la réalité démographique et électorale de la première circonscription ne joue pas du tout en faveur de la mouvance pro-Kanaky.

    Une « affiche » qui peut mobiliser

    Le duel est - et sera dimanche - beaucoup plus serré dans l'énorme seconde circonscription. Seules 377 voix, après vérifications du haut-commissariat, ont séparé Nicolas Metzdorf, représentant de la « majorité présidentielle » (33,71 %), de Gérard Reignier, candidat « FLNKS Indépendantistes et nationalistes » (32,77 %). Pour plusieurs observateurs, l'« affiche » de ce second tour ne peut que mobiliser. L'angle d'attaque des deux camps n'est pas similaire.

    Le président du parti Générations NC, Nicolas Metzdorf, n'a pas cassé la baraque à La Foa, commune où l'élu du Congrès est maire : arrivé en tête avec 709 voix (44,54 % des exprimés), mais sur 3 442 inscrits, la participation étant calée à 47,65 %. Un réservoir de suffrages se cache à cette échelle. Tout comme à Koumac, Boulouparis, Dumbéa, Païta et au Mont-Dore, où le trentenaire a réalisé un bon score, juste devant Thierry Santa. Et le président du Rassemblement a appelé à soutenir le représentant loyaliste encore en course. Le report théorique des voix du Rassemblement-Les Républicains ainsi que du Rassemblement national permettrait à Nicolas Metzdorf de quasiment doubler ses suffrages du premier tour. Gérard Reignier, assuré de l'aide du MNIS et de ses 1 362 électeurs, est investi dans une autre mission : convaincre les abstentionnistes. Quelle est la capacité du militant de l'UC, désigné candidat par une large mouvance indépendantiste, du FLNKS à l'USTKE ? En 2017, l'UNI Louis Mapou avait réussi une belle performance en multipliant par deux sa moisson, de 11 262 à 23 413 bulletins, en une semaine, après un effort conséquent sur le terrain. Des réserves potentielles de votes existent aujourd'hui à Thio, Poindimié, ou encore à Koné sur la côte Ouest.

    Les explications de Pascal Lafleur

    Pascal Lafleur, candidat « sans étiquette » malheureux au premier tour des élections législatives, n'apportera pas sa voix au député sortant, de la « majorité présidentielle », Philippe Dunoyer, dans la première circonscription. « Je l'ai dit, je me suis présenté parce que je ne me retrouvais pas dans les candidatures, ni les projets, ni dans les alliances contre-nature » explique le fils de Jacques Lafleur, contacté ce lundi. « Je ne vois donc pas pourquoi je donnerais une consigne de vote. Je pense que les gens qui ont voté pour moi sont des gens qui se seraient sans doute abstenus (si Pascal Lafleur ne s'était pas présenté), ou qui auraient voté blanc. Je ne vais donc pas leur dire pour qui voter. Pour ma part, je ne voterai pas pour Philippe Dunoyer. Je ne cautionnerai pas l'élection de M. Dunoyer, ce n'est pas possible ». Dans la première circonscription, Pascal Lafleur estime qu'« il n'y a pas de risque que la candidate indépendantiste gagne ».

    Durant la campagne, Pascal Lafleur avait indiqué aux Nouvelles calédoniennes se retrouver « face à une alliance - l'union des loyalistes - qui me surprend et dans laquelle je ne me reconnais pas. Parce qu'il y a les désaccords passés entre eux. Parce que je ne sais pas également sur quoi ils se sont alliés pour la Nouvelle-Calédonie ». L'association de Calédonie ensemble, Les Républicains calédoniens, le Mouvement populaire calédonien, et Générations NC, est pointée.

    Le candidat surprise, Pascal Lafleur, qui appelle à revenir à l'esprit de la poignée de main, avait réuni dimanche 2 171 électeurs, soit 7,4 % des suffrages.

    Les résultats officiels proclamés au haussariat


    Avec à ses côtés le haut-commissaire, Patrice Faure, le premier président de la cour d'appel Gilles Rosati a proclamé les résultats officiels.

    En sa qualité de président de la commission de recensement des votes, le premier président de la cour d'appel de Nouméa, Gilles Rosati, a proclamé dans la matinée de lundi, dans la grande salle de la résidence du haut-commissariat, les résultats officiels du premier tour des élections législatives en Nouvelle-Calédonie.

    Devant Guy-Olivier Cuénot, du Rassemblement national (première circonscription) et Véronique Pagand (Debout la France, seconde circonscription), les deux seuls candidats à avoir assisté à la proclamation officielle des résultats, le haut-magistrat a annoncé que Philippe Dunoyer et Nicolas Metzdorf, qui ont réuni le plus grand nombre de voix, ne « réunissent cependant pas les conditions exigées par la loi pour être élu dès le premier tour et déclare qu'il y a lieu à un second tour de scrutin ».

    Des « félicitations » pour les assesseurs

    Comme pour toute circonscription électorale, le recensement général des votes est opéré le lundi qui suit le scrutin par une commission ad hoc. S'ils ne sont pas publics, les travaux de la commission peuvent être réalisés sous l'oeil d'un représentant de chacun des candidats.

    La commission centralise les résultats, vérifie les opérations de dépouillement, puis totalise et proclame publiquement les résultats après vérification des procès-verbaux.

    « Au second tour, l'usage est de féliciter les élus. Je me contenterai cette fois-ci d'apporter mes félicitations à toutes celles et ceux qui ont été dans les bureaux de vote, au haut-commissariat, et partout où ils ont pu travailler pour la bonne tenue de ce premier tour », a conclu le haut-magistrat Gilles Rosati.

    MERCI DE VOUS IDENTIFIER
    X

    Vous devez avoir un compte en ligne sur le site des Nouvelles Calédoniennes pour pouvoir acheter du contenu. Veuillez vous connecter.

    J'AI DÉJA UN COMPTE
    Saisissez votre nom d'utilisateur pour LNC.nc | Les Nouvelles Calédoniennes
    Saisissez le mot de passe correspondant à votre nom d'utilisateur.
    JE N'AI PAS DE COMPTE

    Vous avez besoin d'aide ? Vous souhaitez vous abonner, mais vous n'avez pas de carte bancaire ?
    Prenez contact directement avec le service abonnement au (+687) 27 09 65 ou en envoyant un e-mail au service abonnement.
  • DANS LA MÊME RUBRIQUE
  • VOS RÉACTIONS