Ambiance intimiste au quartier général du FLNKS, rue de la Gazelle, à Magenta, où les militants arrivent au compte-gouttes. Dans le salon, quelques sympathisants suivent sagement le direct de NC la 1ère. A l’extérieur, calé en bout de table, certains lancent les pronostics en sirotant un café, tandis que les plus studieux notent scrupuleusement les premiers résultats. Alors qu’une tendance très nette se dégage en faveur de l’Avenir en confiance, les commentaires vont bon train. « C’est un vote sanction ça, ils (Calédonie ensemble, NDLR) vont moins fanfaronner maintenant », taquine un partisan. De retour du bureau de vote de Tina, où le parti indépendantiste n’a récolté que six voix, Mado, de la DUS, peine à cacher sa déception. « Le constat c’est qu’on est minoritaire dans ces quartier-là », soupire la militante, pas franchement rassurée par les résultats fracassants de l’Avenir en confiance. « On ne sait pas ce qu’ils nous réservent, surtout quand on voit leur manque de reconnaissance du peuple et de la culture kanak, confie Mado. De toute façon, on ne se bat pas à armes égales. Nous sommes face à un corps électoral qui n’est pas sincère. » Comme beaucoup de sympathisants du parti, elle fait allusion au vivier de près de 6 000 électeurs potentiels, inscrits d’office sur la liste référendaire, mais pas sur la liste électorale spéciale des élections provinciales. « Entre le 4 novembre et le 31 décembre, beaucoup de gens n’ont pas eu le temps de faire les démarches ou ne savaient pas comment faire, » justifie Jean- Raymond Postic, 39e sur la liste dans le Sud.

Bon résultat à Bourail

Alors que petit à petit les résultats annoncent plus de 11 000 électeurs pour le FLKNS, les visages se décrispent. Malgré une érosion d’environ 1 000 voix par rapport à 2014, et « la déception de ne pas avoir transformé l’essai du 4 novembre », le parti a atteint son objectif : maintenir ses sept élus à la province Sud. Et « écraser » au passage les partis indépendantistes concurrents que sont le Parti travailliste ou le MNIS. Dans les rangs du parti, on reconnaît à demi-mot un lancement tardif de la campagne. « En valeur absolue on fait moins, mais compte tenu des contraintes, ce n’est pas si mal », commente Jean-Raymond Postic. « A Bourail on a doublé ce qu’on fait d’habitude », sourit Jean-Louis D’Anglebermes. C’est un très bon résultat. »