Une langue de sable blanc, étincelante, qui se perd petit à petit dans une eau cristalline, au beau milieu du lagon… La photo, c’est peu de le dire, à fait le tour du monde. Sur les cartes postales, sur les affiches ou sur des plaquettes touristiques, « l’atoll » Nokanhui est souvent mis en avant pour faire la promotion de la Nouvelle-Calédonie. Et constitue l’un des sites les plus demandés par les touristes à l’île des Pins. Et pourtant, les visiteurs ne devraient plus pouvoir y poser un pied après le 30 juin. Suite à une décision coutumière ce « bijou » ne sera plus en accès libre.

« C’est la grande chefferie et la tribu de Vao qui l’ont décidé d’un commun accord en mai 2016 », rappelle Marcellin Douépéré, président du comité de gestion local du grand Lagon Sud. Il fait partie de ceux qui ont « demandé » cette interdiction « pour des raisons d’environnement » : « Les prestataires touristiques faisaient trop ce qu’ils voulaient, il y avait trop de monde, il faut laisser respirer l’îlot » dit-il. Pas de date limite, la décision est définitive : « Elle devait s’appliquer en janvier, ça a été reculé jusqu’au 30 juin. Maintenant, il faut la respecter ».

NCTPS et La Province « prennent acte »

La province Sud confirme qu’elle a bien été informée de cette décision, et se contente d’en « prendre acte ». Au GIE Nouvelle-Calédonie tourisme Point Sud, on a d’ailleurs commencé depuis plusieurs mois à retirer les très populaires allers-retours vers l’îlot des plaquettes touristiques, comme des autres supports promotionnels. « Nokanhui faisait partie des incontournables de l’île des Pins, et très certainement du?? top?? des activités touristiques en Nouvelle-Calédonie, explique un responsable. On respecte cette décision, tout en espérant que ce dossier trouve une issue positive ».

Car pour les prestataires de tourisme, dont plusieurs ont annoncé à leur clientèle la fin des « tours » sur l’îlot, c’est un coup dur. Depuis l’année dernière, le sujet a énormément fait jaser à l’île des Pins, où l’on attribue volontiers cette interdiction à des rivalités sur l’exploitation commerciale de l’îlot plutôt qu’à des raisons environnementales.

Beaucoup ne souhaitent pas commenter mais certains disent « ne pas comprendre » cette décision de la grande chefferie : « Nokanhui, c’est la vitrine de l’île des Pins, rappelle un prestataire, regrettant que les discussions prévues sur la question à la mi-juin n’aient pas eu lieu. Il y a eu beaucoup de travail pour développer le tourisme autour de cet îlot, en le fermant, on freine l’activité pour toute l’île ». De nombreux autres sites s’offrent toutefois aux touristes à l’île des Pins : « Les tours vers l’îlot Brosse ou l’îlot Moro continuent », précise un professionnel.