Dans un peu plus de six mois, les fameuses barrières resteront levées… à jamais. La suppression des péages de Koutio et de Tina pourrait bien devenir la bonne résolution de 2014, sans pour autant y voir une tentative de séduction de l’électorat en vue des élections. « On peut me taxer d’électoraliste mais si on s’arrête à cela, on ne fait rien, explique Cynthia Ligeard, cela fait longtemps que je travaille sur le sujet et aujourd’hui, je l’annonce car cela est possible. » La présidente de la province Sud connaît bien le dossier puisqu’elle a commencé à se pencher dessus en 2010. Au terme d’un long chemin de croix, l’annonce sort enfin de terre. « Le bon état des finances de la province Sud nous le permet », rajoute-t-elle. Car c’est aujourd’hui la collectivité qui va prendre le relais financier. La recette des péages s’élève à 1,6 milliard par an. Un bénéfice qui est, jusqu’à présent, reversé dans l’aménagement de la route, ce qui permet de couvrir les charges de fonctionnement. L’entretien des voies est estimé de 350 à 450 millions par an. Le schéma de financement exact sera exposé demain, à la province Sud, à l’occasion de la présentation des comptes administratifs de la collectivité.

Avantages. La suppression des péages va permettre une économie de vingt mille francs par mois et par ménage pour tous ceux qui habitent au-delà. « 30 000 usagers empruntent la Savexpress par jour. C’est notre participation pour lutter contre la vie chère, souligne la présidente, ça permet également d’envoyer un signal fort aux communes pour aménager les infrastructures en adéquation avec les attentes des Calédoniens. » La nouvelle a de quoi réjouir les habitants des communes du Grand Nouméa comme à Païta dont Harold Martin est le maire : « Les habitants de Païta considèrent qu’ils ont contribué au financement de ce péage puisqu’une grande majorité l’emprunte chaque jour. Ce péage fait office de barrière psychologique pour tous ceux qui veulent venir à Païta », conclut-il. Idée partagée par Georges Naturel, maire de Dumbéa, qui espère surtout que cette suppression permettra de fluidifier le trafic sur ce secteur et surtout de le sécuriser. « Ça devient insupportable comme mode de circulation. » En effet, bon nombre d’habitants du Grand Nouméa contournent le péage par l’avenue Becquerel à Koutio. Résultat des courses ? Ce sont près de quatre mille voitures qui passent par cette voie de lotissement tous les jours.

Concessions. Chaque avancée majeure qui se respecte cache son lot de concessions. La suppression de ces deux péages va automatiquement entraîner une perte d’emplois. « Cinquante-quatre familles sont concernées. Un plan social va être mis en place par la Savexpress, en collaboration avec la province Sud, précise sa présidente, bien évidemment il y aura un reclassement pour tous ces employés. L’idée c’est de jouer donnant donnant. Je les ai rencontrés. Ils comprennent et je les en remercie. » Autre aspect, celui de la continuité de la double voie en direction de La Tontouta. Pour le moment, ce chantier est en suspens. Cette réflexion fait partie des sujets en cours et qui seront discutés au Congrès. « Aujourd’hui, l’engagement repose sur la suppression des péages, pas sur le prolongement de la double voie jusqu’à La Tontouta », précise Cynthia Ligeard. Car comme dit l’adage, tout vient à point à qui sait attendre.