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  • ENTRETIEN AVEC Pascal Vittori, président de la fédération des courses hippiques de Nouvelle-Calédonie
    Propos recueillis par Waldemar de Laage / waldemar.delaage@lnc.nc | Crée le 27.01.2020 à 04h25 | Mis à jour le 27.01.2020 à 09h26
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    Avant de prendre la tête de la fédération des courses, Pascal Vittori en a été le vice-président. Habitué des scrutins, de par son engagement en politique, il était le seul candidat à la succession de Jean-Pierre Aïfa. Photo W.d.L
    Jusqu’à la fin du mois, retrouvez chaque jour l’interview du dirigeant d’un des sports calédoniens. Récemment élu à la tête des courses hippiques, après 8 ans de mandat pour Jean-Pierre Aïfa, Pascal Vittori espère continuer à valoriser l’élevage local.

    Les Nouvelles calédoniennes :

    Quelle est la situation en ce début de mandat (Pascal Vittori a été élu fin décembre pour deux ans) ?

    Nous avons mis en place une équipe compétente et nous avons beaucoup de choses à faire. Nous avons notamment organisé une grosse session de formation pour 14 commissaires. L'objectif est d'avoir le moins de contestation possible sur leurs décisions. Financièrement, nous sommes confrontés à une période difficile, avec des subventions en baisse et des entreprises qui ont également du mal. Et les socioprofessionnels (propriétaires, éleveurs) ont eux-mêmes des difficultés, il ne leur est pas toujours évident de financer leurs chevaux.

    Comment avez-vous composé le nouveau bureau ?

    Ce sont des personnes qui sont impliquées depuis plusieurs années et qui connaissent bien le domaine. Nous avons une équipe avec des représentants de sociétés de courses, et des socioprofessionnels. C'est un bureau assez jeune, mais compétent, ce qui permet d'assurer l'avenir. Le renouvellement de génération est un challenge.

    Certains propriétaires souhaiteraient réduire la saison pour limiter les frais. 

    Sur quoi travaillez-vous ?

    Il y a une évolution qui est demandée depuis longtemps par les socioprofessionnels. Pour inscrire leurs chevaux à des courses, ils ont des paiements à faire. Et lorsqu'ils remportent des prix, ils en reçoivent. Le problème est, qu'aujourd'hui, tout fonctionne par chèque et donc par des déplacements. Donc nous travaillons sur la mise en place de comptes pour les propriétaires, qu'ils pourraient utiliser pour s'inscrire et recevoir leurs gains, sans avoir à se rendre sur Nouméa.

    Quand pourra-t-on avoir le calendrier ?

    Il reste conditionné aux questions de financements, mais aussi à nos procédures internes. Deux commissions doivent se réunir : la CFCO, qui représente les sociétés de courses doit donner son avis mercredi, et le Département Galop, pour les propriétaires, doit se réunir dans deux semaines environ. Donc pour le calendrier, ce ne sera pas avant février. Un certain nombre de propriétaires souhaiterait réduire la saison, afin de réduire les coûts d'inscriptions et les frais. Mais on ne sait pas encore ce qui va être décidé, c'est complexe car il faut l'accord des sociétés de courses, qui ont besoin d'organiser un certain nombre de journées pour équilibrer leurs comptes. Il y a donc beaucoup de paramètres.

    Des travaux sont-ils prévus ?

    Des demandes ont été faites, notamment pour l'hippodrome de Boulouparis où la priorité est l'agrandissement des écuries. Il y a également un projet d'infirmerie pour Nouméa. Et nous essayons de voir comment améliorer l'entretien des pistes pour qu'elles soient moins dangereuses. Au niveau de la sécurité, tous nos hippodromes sont aux normes.

    Quel est l'héritage laissé par Jean-Pierre Aïfa, après 8 ans de mandat ?

    Notre but est de partir de l'existant pour essayer de l'améliorer. La période Aïfa est celle où le PMU est arrivé, ce qui a professionnalisé le secteur et apporté davantage de financement. Il y a eu une augmentation des dotations en course : de 54 millions de francs en 2011 à 91 millions en 2019. Doter fortement les classiques et les Grands prix nous a aidés à faire venir des chevaux de qualité et le niveau moyen a augmenté. Tout cela contribue au développement de la filière en Calédonie, puisque cela crée une activité économique avec les ventes de chevaux, de matériel… Tout ce qui tourne autour du cheval n'est pas négligeable pour le territoire.

    Peut-on espérer voir plus de jockeys calédoniens ?

    C'est un de nos gros problèmes. Nous en avons en amateurs, mais c'est plus compliqué de former des pros chez les locaux, principalement à cause du poids, car un bon jockey va faire un peu plus de 50 kg. La morphologie est le premier critère et ça n'est pas facile à trouver. D'autant qu'en Calédonie, la saison ne se déroule que d'avril à octobre… Donc un propriétaire n'a pas grand intérêt à payer un jockey à l'année. Nous sommes donc obligés d'en faire venir, notamment de Maurice ou d'Afrique du Sud. C'est cher et il y a beaucoup de difficultés : ils ne sont pas toujours disponibles car ils peuvent avoir de meilleures propositions ailleurs. Lorsqu'ils ne sont pas originaires de l'Union Européenne, ils sont obligés de demander un visa et une autorisation de travail sur le territoire, ce qui prend du temps. Donc on essaye de trouver des solutions : j'ai contacté le président du gouvernement pour demander la simplification de l'autorisation de travail et ainsi réduire les délais. Nous attendons désormais un rendez-vous avec Jean-Louis D'Anglebermes, membre du gouvernement en charge du travail.

    Quelles sont les courses les plus populaires ?

    La discipline qui attire est le galop, contrairement à la Métropole où le trot est plus populaire. Ici, les courses bien dotées, comme les classiques ou les Grand Prix, font venir du monde. Et depuis quelques années, les nocturnes fonctionnent bien avec un public différent et une ambiance positive. Nous travaillons beaucoup sur l'organisation et sur les bénévoles, mais nous ne devons pas oublier le public. C'est important pour nous d'offrir un spectacle de qualité, et c'est également dans l'intérêt des collectivités et des sponsors. Concernant la filière trot, nous espérons la redynamiser. En avril, des trotteurs de Métropole arriveront sur le territoire par avion, ce qui représente une grosse logistique.

    Il n’est pas facile de former un jockey sur le territoire. 

    Lors du dernier GP du Gouvernement, la fédération avait fait venir une délégation néo-zélandaise. Allez-vous reconduire ce genre d'opération ?

    On va même essayer de développer nos relations avec toute la zone Asie-Pacifique. C'est très intéressant car il s'agit d'un public de niche et cela permet de faire connaître nos courses et notre élevage. On peut par exemple imaginer que les poulains calédoniens soient vendus dans une zone étendue, ou que des propriétaires étrangers viennent faire courir leurs chevaux ici. Nous essayons d'évoluer vers un niveau national, voire international. Dernièrement un poulain a été vendu 28 millions de francs en Australie. Ce qui prouve que nous sommes capables d'avoir des chevaux de haut niveau.

    Quelles écuries attendre pour la prochaine saison ?

    Il y a les grosses écuries, qui ont de nombreux chevaux et parfois plusieurs bêtes engagées sur la même course. Elles seront présentes comme chaque année. Mais il y a aussi de petits propriétaires qui peuvent rivaliser, car la qualité d'un cheval ne tient pas à la taille de l'écurie.Notre système de course à handicap, où les meilleurs chevaux sont lestés pour équilibrer les chances, permet parfois à de petites écuries de gagner de grandes courses.

    Sur un autre terrain, vous êtes candidat à la mairie de Boulouparis. Qu'adviendra-t-il de votre mandat aux courses hippiques si vous êtes élu ?

    Les courses hippiques sont une activité associative qui ne prend pas tout mon temps. Boulouparis est une ville concernée par cette activité, et c'est tout à fait compatible. C'est même une possibilité de développement pour la commune, où, si je suis élu, je serais maire à 100 %.

     

    Repères

    14 réunions

    L’an passé, les 5 sociétés de course du territoire ont organisé 14 réunions, contre 15 en 2018. Ce nombre pourrait encore baisser cette année.

    De plus en plus de jockeys étrangers

    Ils sont 26 jockeys à avoir séjourné sur le territoire en 2019, pour courir la saison. Un nombre en augmentation, puisqu’ils n’étaient que 20 en 2018. Plusieurs nationalités étaient représentées avec des Mauriciens, des Australiens, des Français, des Sud-Africains, des Néo-Zélandais et un Espagnol.

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