Spectacle inhabituel, hier matin, à Vao devant les trois établissements scolaires gérés par la Direction diocésaine de l’enseignement catholique. Une vingtaine de parents d’élèves mécontents arborant pancartes et banderoles demandaient à être reçus par le chef d’établissement pour exposer un certain nombre de doléances.

Le nœud du problème, selon Charline Neoere, présidente de l’APE, le regroupement sous une seule direction des trois établissements de la Ddec, l’école primaire Saint-Joseph, l’école Notre-Dame-des-Anges et le collège, qui accueillent plus de 400 élèves.

« Nous voulons une réorganisation. Avant, il y avait une direction par établissement. Depuis 2014, et ce regroupement, nous constatons des dysfonctionnements au niveau de l’hygiène, de la sécurité, de l’entretien, mais surtout par rapport au suivi pédagogique des enfants. La Ddec nous a expliqué l’an dernier que les restrictions budgétaires étaient en cause, mais nous, cela ne nous concerne pas. La qualité de l’enseignement doit être la priorité », explique la présidente de l’APE, qui déplore le manque d’écoute de la direction de l’enseignement catholique. « Depuis 2014, par exemple aucun bilan financier ne nous a été communiqué concernant les kermesses alors que les parents kunié s’impliquent et s’investissent énormément dans les projets pédagogiques », poursuit Charline Neoere.

Dans un communiqué transmis hier, la Ddec a réaffirmé « tout son soutien à l’équipe de direction » et a rappellé que, « concernant le bilan financier des structures de concertation telles que les conseils d’établissement existent. C’est dans ces espaces auxquels participent tous les représentants de la communauté éducative, dont les parents d’élèves font partie, que sont débattues toutes les questions relatives à la politique pédagogique, éducative, pastorale et financière ».

Problèmes d’illettrisme

La délégation qui espérait être reçue hier après-midi par le directeur, John Vakié, n’a finalement pas eu gain de cause. « Nous sommes très déçus, la Ddec refuse de nous répondre. Ils disent être à l’écoute mais ce n’est pas vrai. Nous ne sommes pas pris en considération. Pourtant, il y a de vraies problématiques pédagogiques. Par exemple, les instituteurs nous font remonter lors des bilans des problèmes d’illettrisme importants chez nos enfants. Nous, nous voulons savoir quels sont les outils pour y remédier. Leur seul critère c’est la réussite au brevet. Pour nous, c’est insuffisant. Nous n’avons rien contre M. Vakié, mais tant qu’il n’y aura pas de direction indépendante pour chaque établissement, le personnel sera submergé. Comment gérer plus de 400 élèves avec une seule direction et un secrétariat à mi-temps ? », se désole la représentante des parents.

Si le mouvement est suspendu, l’APE annonce qu’un courrier va être adressé directement au vice-recteur, Erick Roser, afin de trouver une solution, et donnent rendez-vous à la Ddec lundi prochain devant les établissements de l’île.

Contactée, la direction de l’enseignement catholique n’a pas souhaité faire plus de commentaires.