«Vous faites le même match que la semaine dernière ! », s’est indigné Abel Temarii, le coach de Tahiti lors de son deuxième temps mort du premier set, quelques points après avoir posé le premier. Alors menées 18-10 par des Calédoniennes qui les avaient battues, elles, les favorites tahitiennes, lors de leur entrée en lice (3-2), elles ont cette fois trouvé les ressources pour inverser la tendance. Et infliger aux Cagous leur première défaite du tournoi, après tout avoir remporté en poules (3-0 : 26-24, 25-7, 25-14). À partir de ce moment-là, la sélection calédonienne a remporté 27 points sur les 93 suivants… Un naufrage.

Tournant. « À ce moment-là, j’ai pris la décision de changer deux éléments en mettant deux grandes sur le terrain. Il fallait arriver à prendre leur service et à bien jouer sur les blocs défensifs, commente l’entraîneur tahitien à propos de son temps mort qui s’est révélé être le tournant de la rencontre. On a grappillé les points pour revenir à égalité », et les siennes se sont ensuite envolées, contre des Calédoniennes bien impuissantes. « Oui c’est sûr, on est tombées sur plus fortes que nous, reconnaît Elisabeth Gope-Fenepej, la capitaine des joueuses du Caillou. Sur le premier match, on était mieux qu’elles. Cette fois, elles ont bien servi et comme on n’a pas de récupération, elles nous ont agressées à ce niveau-là. Avec la pression d’une finale, la fatigue et une mauvaise gestion des fautes de notre part, on n’a pas su résister. » Contre une équipe homogène, où figurent trois joueuses approchant la trentaine d’années et six autres qui ont remporté le championnat de France UNSS, les Cagous, au turn-over ultra-limité sur les gros matches, n’avaient pas suffisamment d’atouts en poche.

Pression. « Mentalement, les filles ont lâché avec la pression du public tahitien », considère Jérémie Ariioehau, le sélectionneur rouge et gris, alors que les supporters calédoniens, habituellement maîtres des décibels, ont effectivement été surpassés par des Toa Aito venus en masse. « On est sur le podium, c’est bien. Obtenir la médaille d’argent avec une équipe où toutes les filles ont presque moins de 21 ans, c’est déjà bien », continue-il. « On souhaitait arriver en finale. Aujourd’hui (hier), ce n’était que du bonus. Pour 2015, avec quelques joueuses d’expérience en plus, nous serons prêtes. On est capable de faire quelque chose », suit sa capitaine. Les Tahitiennes, elles aussi devraient être au point, tant elles ont surclassé les Cagous et bénéficient de tout un panel générationnel de talents. « Et il y a d’autres jeunes qui poussent, s’enthousiasme Temarii. Pour 2015, c’est très bon signe. Il faudra faire attention aux Papoues. Elles commencent à monter. »