Leur première observation remonte au 17 février. Les plongeurs du réseau d’observation des récifs coralliens (Rorc) se sont mis à l’eau à proximité de Thio et ont vu les premiers signes d’un blanchissement corallien. "Ce n’était qu’un début, certains coraux, des branchus et des encroûtants avaient pâli", se souvient la présidente de l’association Pala Dalik, à la tête du Rorc, Sandrine Job. Les plongeurs ont aussi dressé le même constat à Port Bouquet, au sud de Thio.

De vastes étendues à Lifou

Les plongées organisées à Lifou, en baie de Santal, du 28 février au 2 mars, toujours dans le cadre du réseau d’observation des récifs coralliens, laissent penser que le phénomène prend de l’ampleur. Les plongeurs bouteilles et ceux en apnée de la tribu d’Easo ont observé des coraux blancs sur de vastes zones. "Ce n’est pas encore massif, décrit Sandrine Job, mais c’est étendu."

Les missions du Rorc se poursuivent la semaine prochaine et permettront de confirmer si le blanchissement en cours est généralisé. "Avant la mi-février, nous n’avions observé aucun signe de blanchissement", expose Sandrine Job. Celui-ci pourrait s’expliquer par une combinaison de facteurs, avec en tête, une eau de surface anormalement chaude depuis plusieurs semaines. "Cela fait plus de quatre semaines que l’eau est bien au-dessus de la température moyenne enregistrée en février", expose la biologiste marine. Un facteur de "stress" des coraux qui peut-être amplifié par les récentes fortes précipitations, moteur de "dessalinisation" de l’eau.

Les conséquences du blanchissement dépendent de l’intensité et de la durée des facteurs de stress. S’ils persistent, ils peuvent conduire à la mortalité des coraux, ceux-ci étant des êtres vivants.