Celui qui fut haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie de 2007 à 2010, Yves Dassonville est décédé à 73 ans, dans la nuit du 15 juin, en Métropole, des suites d’une longue maladie, selon une information de nos confrères de RRB.

Ordre et dialogue sont sans doute les deux mots qui définissent le mieux les trois années passées par Yves Dassonville à la tête des services de l’État en Nouvelle-Calédonie. Lorsqu’il est arrivé, début novembre 2007, Yves Dassonville y avait fait quelques semaines plus tôt un passage houleux. Il était alors directeur de cabinet de Christian Estrosi, alors ministre de l’Outre-mer. Et sa visite en Calédonie s’était soldée par la démission du haussaire de l’époque.

Son dogme ? Sans respect de l’ordre public, impossible de nouer un dialogue serein entre les composantes du pays, impossible de faire avancer les choses.

Contrairement à son prédécesseur, surnommé dans son précédent poste, la Polynésie, "le haussaire du silence", Yves Dassonville avait pris toute sa place dans le débat public. Il était maintes fois intervenu pour répéter que sa priorité, sa feuille de route, était la mise en œuvre de l’accord de Nouméa et la réalisation des transferts de compétences. Enseignement secondaire, agricole et privé, la santé scolaire, circulation maritime et aérienne intérieure : Yves Dassonville aura joué effectivement un rôle de premier plan dans ces transferts.

Il a aussi mis en place plusieurs comités sur l’avenir : pour la préparation d’un schéma industriel minier le 12 octobre 2010, mais aussi sur le bilan de l’accord de Nouméa et sur l’évolution de sa mise en œuvre le 21 octobre, jour de son départ de l’archipel.

Autre fait marquant, à la demande des maires, il s’attache à lutter contre l’alcoolisme, générateur d’insécurité routière et de violence : c’est ainsi que la vente d’alcool est interdite les week-ends d’abord à Nouméa à partir du 26 septembre 2008, puis dans tout le Grand Nouméa et dans d’autres communes de Brousse.

L’homme, dont les supporteurs disaient qu’il avait restauré le rôle de l’État sur le territoire, est nommé préfet de la région Limousin et du département de la Haute-Vienne le 6 octobre 2010.

Considéré comme fin connaisseur du dossier calédonien, il rejoint, en décembre 2014, à la demande du gouvernement de Manuel Valls, la mission d’écoute et de conseil sur l’avenir institutionnel de la Nouvelle-Calédonie, déjà constituée d’Alain Christnacht et de Jean-François Merle.