- Anthony Tejero | Crée le 28.12.2023 à 16h12 | Mis à jour le 28.12.2023 à 16h22ImprimerBien que l'interdiction de baignade soit levée depuis le 6 décembre à Nouméa, le tribunal a également annulé cet arrêté pris par la mairie, qui était attaqué par un habitant. Photo Archives / Anthony TejeroLes affaires opposant Ensemble pour la planète (EPLP) à la mairie de Nouméa et à la province Sud, qui étaient examinées le 14 décembre au tribunal administratif, ont donné raison à l’association environnementale, annulant officiellement la possibilité de poursuivre les campagnes d’abattage de requins lancées en janvier et suspendues en octobre.
Le délibéré du tribunal administratif est tombé ce jeudi 28 décembre. Et c’est un pied de nez fait à la mairie de Nouméa et à la province Sud puisque l’instance, qui examinait désormais l’affaire des campagnes d’abattage de requins sur le fond, s’est exprimée en faveur de l’association Ensemble pour la planète. Autrement dit, le tribunal administratif a suivi les conclusions de sa rapporteur publique (rendues à l’audience du 14 décembre dernier), annulant, par conséquent, les décisions de la ville de Nouméa et de la Maison bleue, qui avaient rendu possibles les prélèvements dit "préventifs" de requins tigres et bouledogues dans les eaux nouméennes, y compris dans certaines aires protégées.
Pour rappel, l’instance avait déjà ordonné la suspension de ces abattages en octobre dernier, le temps de se prononcer, donc, sur le fond du dossier.
Une décision "disproportionnée" de la mairie
Dans le détail, le tribunal pointe que ces campagnes d’abattage "actées dans l’urgence" ne précisent pas les modalités de capture, les lieux de pêche, ni même le nombre de spécimens concernés, alors que ce type d’activité "entraîne un risque réel et d’ailleurs avéré, de capture accidentelle d’espèces potentiellement protégées".
Le tribunal juge ainsi "disproportionnée" les mesures prises par la mairie et déplore, également, le manque de recul scientifique sur le sujet : "Aucune étude scientifique précise n’a été menée pour connaître l’état des populations des espèces ciblées, ni les effets sur l’environnement de tels prélèvements."
Fin des prélèvements dans les aires protégées
EPLP attaquait également la province Sud qui avait permis, par dérogation, à la ville de Nouméa de prélever des requins dans les aires de gestion durable des ressources de l’îlot Maître, de l’île aux Canards et de la Pointe Kuendu, là où la pêche est formellement interdite. Là encore, cette décision avait été suspendue dès septembre par le tribunal qui pointe que ces campagnes de prélèvements aient été menées "sans jamais restreindre le nombre de spécimens susceptibles d’être pêchés". À ce titre, la dérogation de la Maison bleue "n’est pas proportionnée à l’objectif de régulation".
Reste encore à savoir si la ville de Nouméa et la Maison bleue feront appel de cette décision de justice.
127 squales abattus depuis janvier
Pour rappel, ces campagnes avaient connu un rythme encore jamais vu, après les trois attaques dont une mortelle, en baie de l’Anse-Vata, en février. En 2023, 127 requins, dont 44 bouledogues et 83 tigres, ont déjà été pêchés. Au total, depuis le début des campagnes, qui ont été lancées en 2019 après l’attaque d’Anthony, en baie de l’Orphelinat, ce sont 203 squales (98 bouledogues et 105 tigres) qui ont été prélevés, selon les chiffres communiqués par la mairie.
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