- Portrait| Crée le 06.03.2012 à 17h08 | Mis à jour le 24.07.2016 à 00h09ImprimerSuzanne Chanteau Photo : Delphine Mayeur.Suzanne Chanteau a voué sa vie à la recherche au sein du réseau des instituts Pasteur. Femme de conviction, elle a choisi de se spécialiser dans les maladies infectieuses tropicales qui touchent les populations défavorisées. Après avoir œuvré dans différents pays, elle est, depuis quatre ans, directrice de l'Institut Pasteur de Nouvelle-Calédonie, acteur du système de santé local. Texte : Frédérique de Jode. Photo : Delphine Mayeur.
Faire progresser la science, prévenir et guérir la maladie, servir une vision humaniste, telles sont les missions de santé publique et les valeurs que Suzanne Chanteau défend depuis qu'elle s'est engagée dans le réseau international des Instituts Pasteur. « C'était il y a trente-huit ans, rappelle-t-elle. Après mon baccalauréat à Tahiti, dont je suis originaire, j'ai poursuivi des études en biologie en Métropole, avant d'intégrer l'Institut Louis Malardé de Tahiti, qui faisait partie, à l'époque, du réseau Pasteur. J’étais technicienne de laboratoire. »
Plus tard, en tant que chercheuse, elle a travaillé sur l'agent causal de la gratte, sujet de sa thèse. Elle s’est penchée sur les substrats
coralliens mangés par les poissons et ses travaux ont mis en lumière la présence d'une multitude d'algues, responsables de la ciguatera.
Passionnée par son métier, Suzanne Chanteau a choisi d'axer ses recherches sur le domaine des maladies infectieuses tropicales, en particulier celles qui touchent les populations pauvres.D’abord l’humain « Au cours de ma carrière, j'ai été affectée à l'Institut Pasteur de Paris, mais je n'étais pas attirée par la recherche fondamentale. J'attache plus d'importance à la compréhension de la maladie dans sa globalité. Il me semble essentiel de voir in situ le développement d'une maladie, son histoire, de la lier à d’autres disciplines, au contexte socio-économique. »
Dès qu'un poste de chercheur s'est libéré à Madagascar, en 1994, elle n'a pas hésité. Pendant plus de huit ans, elle a travaillé sur la peste, véritable fléau dans ce pays, et sur la tuberculose, avant de s'envoler pour le Niger, en tant que directrice de l'Institut Pasteur, tout en axant ses recherches sur la méningite. « En quinze ans en Afrique, ma préoccupation a été d’aider les équipes médicales à diagnostiquer facilement la peste et la méningite, sans avoir de laboratoire. »
Elle y est parvenue au prix d’une volonté sans faille, contactant la Banque mondiale pour recevoir des fonds, pour avancer malgré le refus des industriels. Celle qu’on nomme chaleureusement en Afrique Docteur Suzanne a mis au point des tests rapides de diagnostic de la peste et de la méningite sous forme de petites bandelettes, toujours utilisées aujourd'hui. Des travaux pour lesquels elle a reçu deux prix scientifiques et fut décorée chevalier de l'ordre national du Mérite et chevalier de la Légion d'honneur.Synergie Depuis que Suzanne Chanteau est directrice de l'Institut Pasteur calédonien, la gestion administrative a pris le pas sur la recherche.
« Je coordonne davantage les projets de mes collaborateurs. Nous avons trois priorités : la dengue, la leptospirose et le rhumatisme articulaire aigu (RAA). » Des travaux primordiaux en Calédonie mais également pour la région océanienne.
« C'est une chance d'avoir un Institut Pasteur intégré dans un réseau international, reconnu pour son expertise, ses laboratoires, sa formation. Je souhaite que se développe un pool de chercheurs calédoniens sur lequel viendraient se greffer des chercheurs extérieurs, car aujourd'hui la recherche, c'est avant tout une synergie d'équipe. Un chercheur seul n'est plus compétitif. »Les missions de l’IPNC
L’Institut Pasteur intervient en tant que laboratoire du Centre hospitalier territorial (CHT), organise des actions de santé publique pour la surveillance des endémies locales et mène des recherches appliquées à des problèmes de santé publique locaux et régionaux.
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