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  • Outremers360 | Crée le 14.10.2024 à 17h39 | Mis à jour le 14.10.2024 à 17h39
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    François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer, est attendu en Nouvelle-Calédonie mercredi. Photo Outremers360
    Avant son déplacement sur le Caillou prévu du 16 au 18 octobre, le ministre chargé des Outre-mer, François-Noël Buffet, a accordé une interview à notre partenaire Outremers360. Il entreprend un tour d’horizon des principales actualités ultramarines, à savoir : le débat budgétaire, la crise en Nouvelle-Calédonie, la vie chère en Martinique et la situation à Mayotte. Sur chaque dossier, le ministre pose son regard et sa méthode.

    Le gouvernement a présenté son budget 2025 et les élus ultramarins n’ont pas caché leurs inquiétudes quant à sa baisse. Dans un contexte très sensible, sur la question de la vie chère, la situation calédonienne, Mayotte, ne craignez-vous pas que cette baisse se traduise par une baisse en efficacité des politiques publiques ultramarines ?

    La contribution spécifique des outre-mer devra faire l’objet d’échanges approfondis lors du débat parlementaire, permettant ainsi de définir un budget cohérent avec les engagements pris par l’État. Il sera notamment essentiel de préserver les crédits alloués à la politique de soutien au logement ainsi qu’au Service militaire adapté (SMA), qui restent des priorités majeures. Je serai par ailleurs très vigilant sur les engagements pris précédemment, tels que ceux relatifs aux Corom (Contrats de convergence et de transformation des outre-mer) et aux CCT (Contrats de convergence territoriale). La bonne tenue de ces engagements est une exigence forte, tout comme la volonté de maintenir les acquis en matière de continuité territoriale, qui bénéficient à l’ensemble des Ultramarins. Le débat parlementaire offrira une opportunité d’échanger sur ces priorités et de garantir que la contribution des outre-mer s’inscrive dans le cadre global de l’effort national. Au-delà des seuls crédits du ministère des Outre-mer, le gouvernement veillera à la bonne dotation pour l’ensemble des missions portant sur les enjeux des politiques publiques dans ces territoires, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé ou encore les filières agricoles.

    Enfin, en ce qui concerne la question des exonérations de charges sociales, une éventuelle réforme de ce dispositif devra impérativement s’inscrire dans le cadre d’un dialogue constructif avec les acteurs locaux, incluant tant les entreprises que les collectivités territoriales, afin d’assurer une transition juste et adaptée aux besoins spécifiques des territoires ultramarins. Sur l’ensemble de ces sujets, je suis en discussion avec le ministre des comptes publics pour améliorer le projet de loi de finances tel qu’il avait été construit par le gouvernement précédent. Je ferai en sorte que l’État respecte ses engagements et le débat parlementaire y contribuera également, j’en suis certain. Face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux, l’État demeure un partenaire constant, déterminé à accompagner la Nouvelle-Calédonie dans cette phase délicate. Cette visite est donc l’occasion de réaffirmer ce soutien indéfectible.

    L’action de l’État en Nouvelle-Calédonie ne se limite pas aux enjeux régaliens.

    Vous dédiez d’ailleurs votre premier déplacement à la Nouvelle-Calédonie. Le Premier ministre souhaite "retrouver le chemin de l’apaisement" et semble vouloir aller vers un accord global prenant en compte, entre autres nombreux sujets, le corps électoral. C’est, en tant que sénateur, une solution que vous aviez mise en avant ? Êtes-vous satisfait de ce tournant dans la gestion du dossier calédonien ?

    Ce premier déplacement est le premier que j’effectue en ma qualité de ministre. Je souhaite aller à la rencontre des acteurs locaux, des élus, des entreprises et acteurs économiques, des associations et bien sûr des représentants de l’État, notamment les forces de sécurité intérieure (FSI). Leur engagement a été essentiel pour maintenir la stabilité et assurer la continuité des services publics dans un contexte de grande tension. La question sécuritaire est primordiale. Nous constatons que la situation s’est bien améliorée. C’est dans l’intérêt de tous !

    Ensuite, je souhaite témoigner de l’engagement total de l’État auprès du territoire calédonien et de ses habitants. Face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux, l’État demeure un partenaire constant, déterminé à accompagner la Nouvelle-Calédonie dans cette phase délicate. Cette visite est donc l’occasion de réaffirmer ce soutien indéfectible.

    L’action de l’État en Nouvelle-Calédonie ne se limite pas aux enjeux régaliens. L’État porte d’autres politiques publiques, notamment en matière de développement économique et social… Il s’agit de rappeler que la prospérité et le bien-être des Calédoniens sont des axes essentiels de l’intervention de l’État aux côtés des autorités de la Nouvelle-Calédonie qui en ont la responsabilité.

    Il faut avancer et reconstruire ce territoire auquel nous sommes très attachés ! Plus de 400 millions d’euros ont déjà été apportés pour faire face aux conséquences sociales et aider les entreprises. Ce temps supplémentaire doit permettre de restaurer la confiance entre les différentes parties prenantes et de garantir que la prochaine échéance électorale se tienne dans un climat apaisé.

    Je vais expliquer la décision du gouvernement Barnier de reporter les élections provinciales à la fin de l’année 2025.

    Enfin, je vais également expliquer la décision du gouvernement Barnier de reporter les élections provinciales à la fin de l’année 2025. Le texte sera présenté au Sénat à la fin de ce mois et à l’Assemblée nationale au mois de novembre. Cette décision vise à obtenir un consensus politique et social pour rétablir durablement la paix publique, tout en ouvrant un nouveau cycle de négociations politiques et institutionnelles. Ce temps supplémentaire doit permettre de restaurer la confiance entre les différentes parties prenantes et de garantir que la prochaine échéance électorale se tienne dans un climat apaisé.

    Le déplacement sur le territoire calédonien exprime ma volonté d’accompagner la Nouvelle-Calédonie dans cette période charnière, tout en plaçant nos compatriotes au cœur du processus de développement et de reconstruction.

    Concernant la Martinique, plusieurs tables rondes ont été organisées pour trouver un accord sur des mesures permettant de faire baisser les prix. À l’issue d’une sixième table ronde, aucun accord n’a été trouvé ce vendredi 11 octobre. Êtes-vous confiant sur une sortie de crise rapide dans cette mobilisation contre la vie chère ?

    Les négociations autour de la vie chère en Martinique avancent de manière constructive. Tous les acteurs, qu’ils soient politiques ou économiques, se sont engagés sérieusement et des efforts considérables ont été faits pour trouver des solutions concrètes. Nous visons une réduction substantielle des prix, avec des baisses attendues entre 15 et 20 %. Aujourd’hui, la discussion est à son terme, tous les partenaires ont fait de très gros efforts, il faut maintenant conclure. Cependant, il est impératif de rétablir l’ordre public pour permettre à ces discussions d’aboutir dans de bonnes conditions. Les violences récentes sont souvent détachées des revendications légitimes concernant la vie chère, et il est crucial de les arrêter pour que la vie quotidienne de nos compatriotes puisse reprendre normalement. L’État s’engage également à assurer une totale transparence dans le contrôle des prix, afin de garantir que les mesures prises soient appliquées efficacement et en toute rigueur.


    Photo Outremers360

    Mayotte attend depuis quelques années sa loi organique. Pouvez-vous assurer à ses élus et ses habitants que celle-ci est toujours d’actualité ? Quid de la suppression du droit du sol : est-ce une mesure que vous maintiendrez ?

    Les revendications exprimées par la population mahoraise en début d’année 2024 sont parfaitement identifiées et n’ont jamais été écartées des priorités nationales. Les récentes évolutions sur la scène politique n’ont en rien modifié l’engagement de l’État en faveur de Mayotte, qui reste une priorité majeure. Nous avons bien conscience que les situations difficiles engendrent des revendications fortes. Mais la continuité de l’action de l’État sur le terrain est réaffirmée. Le préfet de Mayotte continue de coordonner les efforts locaux pour répondre aux besoins de la population, comme en témoignent les évolutions récentes observées sur le territoire, qui confirment cette dynamique d’apaisement. Associer les élus, en particulier les parlementaires, est essentiel dans cette démarche collective, avec l’implication, naturellement, du ministre de l’Intérieur et du travail interministériel mené sous l’autorité du Premier ministre.

    Il va falloir ajuster le périmètre du Comité interministériel des outre-mer, qui, actuellement, exclut les collectivités du Pacifique.

    Le Premier ministre Michel Barnier a annoncé lors de sa déclaration de politique générale la tenue d’un CIOM au début de l’année prochaine ? Quelle sera la teneur de ce nouveau CIOM ? Que deviennent les mesures engagées lors du CIOM du 20 juillet 2022 ?

    Dans le cadre des discussions actuelles sur la politique à mener en direction des territoires ultramarins, j’ai proposé au Premier ministre de maintenir le Comité interministériel des outre-mer (CIOM) en tant qu’instrument clé de mobilisation de l’ensemble des ministères au profit des outre-mer. Il va falloir ajuster le périmètre du CIOM, qui, actuellement, exclut les Collectivités d’outre-mer (COM) du Pacifique, malgré les enjeux importants qui les concernent.

    Le Premier ministre a indiqué qu’un nouveau CIOM se tiendrait au cours du premier trimestre de l’année 2025 afin de faire le point sur les engagements et de fixer de nouvelles priorités. Je conduirai les travaux, en étroite relation avec les élus, pour préparer cette échéance majeure qui doit permettre d’apporter des réponses dans de nombreux domaines.

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