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    France
  • AFP | Crée le 08.07.2024 à 09h38 | Mis à jour le 08.07.2024 à 09h39
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    Le Nouveau Front populaire arrive en tête de ces élections législatives, devant Ensemble !, le camp présidentiel et le Rassemblement national. Photo Stéphane DE SAKUTIN / AFP
    Défiant les pronostics, l’alliance des partis de gauche est sortie en tête des élections législatives dimanche soir, devant le camp présidentiel d’Emmanuel Macron et l’extrême droite, mais la France entre dans une période politique très incertaine, aucun bloc n’ayant la majorité pour gouverner.

    A l’annonce des résultats, les partisans de l’alliance de gauche réunis dans l’est de Paris ont laissé éclater leur joie et soulagement, alors que tous les sondages donnaient l’extrême droite en tête, voire en mesure de gouverner le pays. "On a gagné, on a gagné !" criait la foule, certains pleurant de soulagement. "C’est hyper fort, on a milité pendant des semaines depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale. On est fiers de nous et de tout le monde. Et c’est ça la République", expliquait une militante de la gauche radicale, Augustine Bettan.

    Mais l’incertitude politique domine à l’issue du scrutin et la France, un des piliers de l’Union européenne, se retrouve plongée dans l’inconnu, sans savoir qui va gouverner, deux jours avant le sommet de l’OTAN et à trois semaines de l’ouverture des Jeux Olympiques.

    Le Rassemblement national (RN, extrême droite) entre en force à l’Assemblée nationale, avec un nombre historique de députés (entre 134 et 152), mais reste loin du pouvoir avec un score très en deçà des prévisions après sa forte poussée du premier tour.

    Attal va démissionner ce lundi

    Avec 171 à 187 députés, selon les premières estimations des instituts de sondage, l’alliance de gauche du Nouveau front populaire (NFP), composée de partis en désaccord sur nombre de dossiers, créé la surprise en devenant la première force.

    Un mois après une dissolution en forme de coup de poker décidée par le président Emmanuel Macron, le camp présidentiel fait preuve d’une résilience inattendue, avec 152 à 163 élus, contre 250 dans l’Assemblée sortante.

    Premier à réagir, le leader de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon, membre du NFP, a estimé que le Premier ministre Gabriel Attal devait "s’en aller" et l’alliance de gauche "gouverner", en se félicitant que le "peuple (ait) clairement écarté la solution du pire", celle de l’extrême droite.

    "La marée monte. Elle n’est pas montée assez haut cette fois-ci, mais elle continue à monter. Et par conséquent, notre victoire n’est que différée", a répondu la cheffe de file de l’extrême droite française Marine Le Pen.

    M. Macron, qui n’a pas pris la parole, attendra de connaître la "structuration" de la nouvelle chambre pour déterminer qui il appellera pour devenir Premier ministre, a annoncé dimanche soir l’Elysée.

    Son Premier ministre sortant Gabriel Attal a indiqué qu’il lui remettrait lundi sa démission, mais qu’il était prêt à rester à son poste "aussi longtemps que le devoir l’exigera", notamment dans le contexte des Jeux Olympiques.

    Coalition inédite en vue ?

    Cette tripartition jette la France dans le brouillard, au terme d’un scrutin qui a fortement mobilisé les électeurs avec une participation d’environ 67 %, la plus forte depuis 1981. Aucun bloc n’atteint ou approche la barre de 289 députés, synonyme de majorité absolue. En attendant les chiffres consolidés, la nature du prochain gouvernement reste donc incertaine. Mais le "front républicain", bâti entre les deux tours de ce scrutin pour limiter la vague d’extrême droite, a clairement porté ses fruits.

    Au RN, le sentiment est forcément mitigé. Côté pile, lui et ses alliés engrangent des élus à un niveau historique. Côté face, il voit s’évaporer le rêve de former un gouvernement, qui aurait été le premier d’extrême droite en France depuis la Seconde Guerre mondiale. "On a dramatisé à outrance l’enjeu, les fascistes, les fachos", désespérait un militant RN, Luc Doumont, retraité de la douane. Reste une foule de questions.

    Les partis de gauche et le camp macroniste trouveront-ils un improbable accord politique, après deux ans à ferrailler pied à pied ? L’union de la gauche, qui paraît si fragile, survivra-t-elle aux négociations de gouvernement ?

    Face à une "Assemblée divisée", "il va falloir se comporter en adultes", a jugé Raphaël Glucksmann (gauche). "Il va falloir parler, il va falloir discuter, il va falloir dialoguer".

    Quid également de la stratégie des Républicains (LR, droite), plongés dans la tourmente après le ralliement de leur chef Eric Ciotti au RN mais qui conservent un contingent d’élus suffisant (57 à 67) pour se présenter comme arbitres des discussions.

    Rassurer les partenaires internationaux

    La France pourrait aussi s’orienter vers un gouvernement technique, comme celui qui avait sauvé l’Italie de la crise de la dette en 2011. A condition de parvenir à un consensus sur des personnalités.

    Le chef de l’Etat, lui, sort affaibli de cette séquence. Et la campagne éclair pour les législatives se sera déroulée dans une atmosphère tendue, marquée par des nombreuses agressions de candidats et de militants et une libération de la parole raciste, révélatrices d’une France profondément divisée.

    Attendu mercredi au sommet de l’Otan, Emmanuel Macron devra rassurer les partenaires et les milieux financiers sur la stabilité de la France pendant que se multiplieront d’âpres négociations pour les postes clés à l’Assemblée, avant l’ouverture le 18 juillet de la nouvelle législature. Les législatives françaises avaient été scrutées avec attention dans le monde entier. "Le pire est évité", a réagi un responsable du parti social-démocrate du chancelier allemand Olaf Scholz.

    "A Paris l’enthousiasme, à Moscou la déception, à Kiev le soulagement. Assez pour être heureux à Varsovie", a commenté le Premier ministre polonais Donald Tusk.

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