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  • AFP | Crée le 30.06.2024 à 07h40 | Mis à jour le 30.06.2024 à 07h41
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    L’outre-mer et les Amériques ont été les premiers à voter. Le Pacifique a emboîté le pas ce matin avant l’ouverture des bureaux dans l’Hexagone à 17 heures. Photo Archives LNC / ThP
    Les électeurs d’outre-mer et les Français établis en Amérique se sont rendus aux urnes samedi pour le premier tour des législatives les plus scrutées de l’histoire récente, à la veille d’un vote en Métropole qui pourrait ouvrir la voie à une accession au pouvoir du Rassemblement national.

    L’outre-mer et les Amériques ont ouvert les élections législatives samedi. Les chiffres de participation étaient en nette hausse par rapport aux précédentes législatives de 2022. Un intérêt également attesté par le vote en ligne, choisi par 410 000 Français de l’étranger entre mardi et jeudi, contre 250 000 il y a deux ans.

    Ce sont les électeurs de Saint-Pierre-et-Miquelon qui ont ouvert le bal. A 17 heures locales, la participation y atteignait 51,38 % contre 46,17 % en 2022.

    Puis les habitants de Guyane, Saint-Barthélemy, Saint-Martin, la Guadeloupe, la Martinique, la Polynésie française et les Français établis sur le continent américain étaient aussi appelés aux urnes samedi. L’élection vient de démarrer en Nouvelle-Calédonie, avant l’ouverture des bureaux dans l’Hexagone dimanche à 8 heures (17 heures sur le Caillou).

    Trois semaines seulement après le vertige de la dissolution, l’heure des premiers enseignements approche, avant le second tour du 7 juillet. L’Assemblée nationale peut-elle être dominée pour la première fois de la Ve République par l’extrême droite ? Le président du RN Jordan Bardella peut-il remplacer Gabriel Attal à Matignon ? La gauche peut-elle créer une surprise ?

    A défaut de réponses définitives, les premiers résultats attendus dès 20 heures dimanche (5 heures lundi en Calédonie) devraient permettre d’y voir plus clair.

    "Tout peut basculer"

    Sondeurs et politiques s’attendent à une participation en très forte hausse par rapport aux législatives de 2022, pour lesquelles 47,51 % des électeurs s’étaient déplacés. Cette fois-ci, la participation pourrait atteindre voire dépasser les deux tiers des quelque 49 millions d’inscrits.

    En Guyane par exemple, le scrutin des européennes le 9 juin avait été largement boudé. Et les électeurs étaient beaucoup plus nombreux samedi. "Je fais mon devoir de citoyenne. C’est une élection locale et nous avons besoin d’un député qui défend nos droits. Mais je reconnais que la situation nationale m’a influencée", confie ainsi Rose Montoute, électrice de 44 ans rencontrée à Cayenne.

    Même sentiment de gravité en Guadeloupe à propos d’un "scrutin où tout peut basculer". "Je trouve l’enjeu fondamental", explique Malika B. 21 ans.

    "Les choix d’un pays impactent aussi les autres, encore plus là dans cette élection aujourd’hui. Je pense que c’est super important de donner sa voix et de faire un acte citoyen", estimait Antoine Rica, 34 ans, qui votait samedi à Montréal, au Canada, l’un des plus gros postes consulaires à l’étranger.

    Un regain d’intérêt au niveau national dû en partie aux conséquences potentiellement historiques de ces législatives, qui pour la première fois depuis 1997 ne seront pas alignées avec le scrutin présidentiel.

    A l’issue du second tour, l’extrême droite, si elle obtient une majorité absolue, pourrait gouverner la France pour la première fois depuis la Deuxième guerre mondiale.

    Autre signe de la forte mobilisation attendue les 30 juin et 7 juillet : le nombre de procurations a grimpé en flèche pour atteindre 2,6 millions entre le 10 et le 28 juin, soit quatre fois plus qu’en 2022.

    Triangulaires, désistements… les inconnues de l’équation

    A qui profitera la vague ? D’abord au Rassemblement national et à ses alliés issus de la droite, selon les sondages. Les derniers sondages publiés avant la fin de la campagne vendredi à minuit créditent le camp d’extrême droite de 35 à 36,5 % des voix.

    L’alliance de gauche du Nouveau Front populaire est donnée autour de 27,5-29 % des voix, quand le camp macroniste serait relégué autour des 20,5-21 % des suffrages.

    Selon certains sondages, qui doivent être pris avec prudence du fait de la complexité du scrutin, l’obtention d’une majorité absolue (289 députés au moins) est envisageable pour le Rassemblement national et ses alliés.

    Des projections en sièges qui se heurtent toutefois à de sérieuses inconnues. A commencer par le nombre de triangulaires dimanche soir, attendu en très forte hausse là encore, et le nombre de désistements dans les heures qui suivront pour tenter d’unir des voix contre le RN.

    A gauche, écologistes socialistes et communistes ont annoncé qu’ils se désisteraient dans certains cas pour faire barrage au RN. Côté LFI, Jean-Luc Mélenchon a annoncé qu’il serait demandé aux électeurs de ne pas donner de voix au RN, sans parler de désistements.

    Mais c’est sur la macronie, menacée dans son essence par ce scrutin, que la pression est la plus forte. Emmanuel Macron a promis jeudi "la plus grande clarté" sur l’attitude à suivre dans l’entre-deux tours. Plusieurs macronistes, actuels et historiques, poussent de leur côté pour un accord de désistement clair, voire pour la fin de la tentation du "ni RN, ni LFI".

    Le président de la République réunira lundi à midi Gabriel Attal et ses ministres à l’Elysée à six jours du second tour, a appris l’AFP de sources gouvernementales. Les questions de la stratégie face à l’extrême droite seront sans aucun doute au menu des discussions.

    Autre conséquence probable de la participation, un nombre important de députés pourrait être élus dès le premier tour, – certains sondeurs tablent sur 80 ou 90 cas -, les conditions d’élection au premier tour étant plus facilement atteignables (une majorité absolue des suffrages exprimés et au moins un quart du nombre des électeurs inscrits).

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